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La Chine arrivera-t-elle, dans sa foulée d´industrialisation, à épauler l´Afrique à se développer à son tour ?

Publié le 28 avril 2011 par Musengeshikatata
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28 avril 2011

Commentaire sur l´article de Pambazuka News 186:

La Chine réveillée saura-t-elle un jour éveiller l’Afrique ? de Boubacar Diallo Badiane

Ce n´est pas en côtoyant un lion qu´on devient aussi lion !

Quand on entend ces chiffres africains : 80% des réserves mondiales de chrome s’y trouvent concentrées, 90% de platine, 60% de cobalt et de manganèse, 40% de diamant, 37% d’or, etc. En outre, l’Afrique couvre pour 92% les besoins mondiaux en platine, 70% en diamant, 35% en manganèse, 34% en cobalt et 15% en bauxite ; on comprend d´une part que l´Afrique intéresse la Chine mais aussitôt après on se demande pourquoi l´Af4rique n´arrive-elle pas à décoller au développement elle-même ? Oui, pourquoi au fait ; des enfants idiots, une culture trop peu rationnelle ou des élites incapables ? Il sort aux yeux, même avec les meilleures intentions de jugement, que lentement l´Afrique et ses enfants ne profitent pas de leurs matières premières et richesses, mais bien les étrangers ! Et si cela soulève de plus en plus en Afrique des questions publiques et ouvertes, le continent africain peine encore à trouver ses équilibres créatifs et son orientation techno-industrielle…pour justement transformer ses propres matières premières et s´ouvrir autant un meilleur avenir qu´un bien-être plus élevé. Devant ce constat on assiste á de curieuses positions :

1. Celle des élites incapables ou dépassées par les défis complexes du développement et qui, avec de fausses allures de dictateurs pour faire taire les intellectuels critiques ou de faux nationalistes se cantonnant à quelques idiotes barricades de lutte contre une phobie du retour au néocolonialisme. Cette attitude barricadée se traduisait notamment par un délaissement des facteurs de développement (éducation, instruction, création d´universités et d´écoles techniques valables, secteur bancaire inféodé ou inefficace, petite et moyenne entreprise sans soutien et système efficace de promotion et de financement). On vendait plutôt les matières premières au plus offrant pour se payer des armes d´oppression de la population ou pour se remplir des comptes de banque à l´étranger. Un jour les africains s´en sortiront bien, se dit-on…ce jour-là on verra bien.

2. Une attitude traditionaliste ambiguë de la part de certains découragés par la stagnation et le sous développement dont ils sont depuis trop longtemps les victimes (il faut dire aussi que ce sont des « décrochés » de la connaissance, de la technique, des défis réels du monde contemporain industriel). Ces derniers ne sachant comment déclencher le changement social en eux et parallèlement se débarrasser de leurs tares passées, souffraient ouvertement d´une désorientation socioculturelle douloureuse sans savoir comment s´en guérir.

3. Les opportunistes du faux modernisme de la consommation des exportations étrangères lesquels, fonctionnaires ou importateurs faisaient tout pour s´enrichir en important les produits étrangers sans pour autant se rendre compte qu´ainsi, et sans investir dans l´agriculture, l´élevage ou la fabrication et transformation des produits dans leur pays, on n´y créait pas du tout l´emploi et le pouvoir d´achat qui le feraient avancer. Ces parvenus nuisaient bien, même si cela leur rapportait un bien-être tapageur, à la longue au développement de leur pays et de leur société.

4. Une nouvelle classe de victimaires plus bruyante que positive était née en Afrique : issue de la diaspora ou même du continent, et au lieu de connaître les choses plus profondément, on se cherchait plutôt un bouc émissaire à qui on voulait, á tort ou à raison, mais surtout sans tenir compte de ses propres erreurs ou même de ce qu´on ne faisait pas pour avancer rapidement en Afrique, faire porter le poids de leur pauvreté. Les occidentaux étaient alors rapidement mis aux bancs des accusés, les dictateurs africains, l´esclavage et la colonisation…sans pour autant tenir compte que tous les pays développés aujourd´hui avaient plus ou moins connu ces expériences, mais qu´ils avaient eux pris leurs sort à deux mains et travailler pour changer leur avenir.

Maintenant, la collaboration entre la Chine et l´Afrique pourrait-elle sortir réellement les africains de leur morosité ? C´est possible si les africains y mettaient du leur et s´ils savaient s´enrichir de la démarche rationnelle et industrielle chinoise. Mais, on peut aussi se demander : s´ils n´y sont pas arrivés face aux occidentaux malgré l´aide au développement, malgré les nombreux universitaires et hauts techniciens africains que ces occidentaux ont formé chez eux depuis plus de cinquante ans ; pourquoi tout à coup cela serait possible avec les chinois ? On a compris : sans faire des efforts d´émancipation, de créativité et d´amélioration de l´agriculture, de l´élevage, des productions et application techniques et leur croissante importance en société moderne, les africains vont bien continuer à stagner. Aucune culture quelque soit-elle ne fait le progrès d´une autre pendant que les enfants de cette dernière vagabondaient de par le monde ou prostituaient leur propre économie ! Les chinois ne le feront donc pas le progrès ou l´avenir pour les africains à leur place ! Sûrement pas. Il faut donc cesser de croire que parce qu´on côtoie un lion on devient un lion ou même parce qu´on a importé une voiture étrangère on est désormais constructeur automobile ! Les africains doivent bien accepter de faire leur devoir à domicile, á s´émanciper de leurs traditions primitives désuètes, à travailler et produire, améliorer leurs conditions de vie, chercher des solutions individuelles et efficaces à leurs problèmes, innover, se critiquer, rehausser l´imaginaire et la créativité de leurs enfants...etc Sans cela l´Afrique ne va pas décoller de sitôt et peut-être jamais ; elle restera toujours une source de main d´œuvre bon marché, de matières premières, un dépotoir pour déchets en tout genre ou une marché commercial agonisant sur lequel ceux qui voulaient se développer ou s´enrichir venaient y déverser leurs surproductions industrielles et l´appauvrir tout en s´enrichissant aux dépendants des africains eux-mêmes.

Musengeshi katata

"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"

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