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Pierre-Edouard Bellemare : "Le jour où l'on se prendra au sérieux, on sera fini."

Publié le 28 avril 2011 par Guillemette
A la veille du premier match de l'équipe de France face à la Suisseaux Mondiaux de Kosice, Pierre-Edouard Bellemare fait le point sur les Bleus.

Guillemette Flamein : cela fait cinq ans que vous êtes parti en Suède. Quel joueur êtes-vous devenu ?


Pierre-Edouard Bellemare
: j'ai été beaucoup critiqué pour mon jeu défensif au début. Le coach me disait d'apprendre à jouer défensif et je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire. Cela voulait dire ne pas faire d'erreur quand tu es à la bleue, quand tu es en trappe. Je suis devenu un des ailiers offensifs les plus défensifs. Pour ma 3e saison, je vais me concentrer sur mon jeu offensif et essayer de devenir le meilleur buteur de la ligue.
G. F. : qu'apporte votre expérience suédoise à l'équipe de France ?

P-E. B.
: c'est tellement serré défensivement en Suède que je vais apporter ce travail-là à mes coéquipiers. Il faudra jouer fort défensivement, devant la cage, être solide à 4 contre 5, en bloquant les tirs pour se retrouver avec une chance de marquer. En Suède, quand tu fais des boîtes, quand tu bloques des tirs, tout cela est pris en compte par l'entraîneur et le public. Je sais que le coach de l'équipe de France appréciera ce travail. Si l'on faisait déjà tout cela, on fatiguerait l'adversaire et on pourrait aller ainsi chercher des équipes qui ne sont pas si loin que ça de nous. En Suède, l'équipe, c'est d'abord 5 mecs ensemble. Je vais aider l'équipe de France d'abord défensivement avant d'aller à l'offensive.
G. F. : vous êtes devenu rapidement un cadre des Bleus. Comment avez-vous vu l'équipe évoluer ?

P-E. B.
: on est un bon groupe. Les seules différences aujourd'hui avec les années précédentes sont qu'on sait qu'on peut rester dans le groupe A et que les jeunes peuvent monter. Pour ma part, j'ai beaucoup de temps de jeu. L'important est que les jeunes se sentent bien dans l'équipe et qu'ils tentent leur chance pour se montrer et pour aller peut-être jouer à l'étranger.
G. F. : comment voyez-vous les Mondiaux qui débutent demain face à la Suisse ?
P-E. B. : ça va être dur. On vise le maintien. La Suisse est proche de la France. Le Canada, je n'en parle pas (rires). Si l'on bat la Biélorussie, c'est fait et après, on se fera plaisir pendant le reste de la compétition.
G. F. : qu'est-ce-qui fait la force des Bleus aujourd'hui ?
P-E. B. : c'est l'état d'esprit du groupe. On est un groupe. Le jour où l'on se prendra au sérieux, on sera fini. Je sui content à chaque fois de revenir en équipe de France car je sais que je vais revoir les potes. Cela se passe tellement bien à l'intérieur du groupe ! On pousse tous dans le même sens. On n'a pas un superbe jeu, mais nous, on a le coeur pour notre équipe.
G. F. : quels sont les points faibles ?

P-E. B
. : les trois quarts de l'équipe jouent en France et ne jouent pas assez de matches ! Pendant les Mondiaux, au début, on n'est pas ridicule et au bout d'unj moment, le jus tombe. La ligue en Suède a assez d'argent pour faire voyager 8 équipes sur 12 en avion pendant la saison. Je sais que la fédération française a peu de moyens. Je pense qu'elle devrait aider davantage les équipes les plus petites au niveau des transports car quand tu n'as pas la chance d'avoir ton propre bus, cela coûte énormément d'argent. Je pense qu'au sein des équipes, il faudrait accroître le temps de jeu des joueurs français et qu'ils disputent surtout beaucoup plus de matches !
G. F. : que change le retour de Cristobal Huet, absent des Bleus depuis les Mondiaux de Québec de 2008 ?
P-E. B. : malgré tout le respect que j'éprouve pour "Fafa" (Fabrice Lhenry) et pour son énorme travail qu'il accomplit à chaque fois avec l'équipe, Cristo, c'est Cristo ! Il apporte de la sérénité, de l'expérience. Tu as envie de manger tout ce qu'il dit ! (rires) Il est très humble de sa personne. Même s'il est sur le banc, il voit tellement de choses pendant un match ! Il a le coeur de l'équipe de France. J'espère que nos grands joueurs suivront tous l'exemple de Cristo.
G. F. : quel est votre avenir en Suède après cette première finale, perdue, certes, mais disputée avec votre club ?

P.E-B
. : j'ai resigné pour deux saisons avec Skelleftea. Je me suis bien intégré en Suède. J'aimerais à présent apporter autant offensivement que défensivement. Après, il faut travailler encore et encore. Il n'y a que le travail qui paye ! Je voudrais ajouter que nous les Français qui jouons à l'étranger, nous n'avons pas le droit de nous louper. On a ouvert les portes pour les jeunes qui sont plus nombreux à partir à l'étranger. Nous devons montrer l'exemple. Pour eux.
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