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Trop ou pas assez ?

Publié le 29 avril 2011 par Ansolo

Ce week-end, ils seront quatre clubs Français à disputer les demi-finales des deux compétitions européennes de rugby. Une équipe au moins sera présente en finale de la Challenge Cup, la moins prestigieuse des deux coupes, mais qui permettra à son vainqueur de disputer la H Cup l'an prochain. Clermont et Paris seront donc confrontés l'un à l'autre, pendant que le Munster recevra les Anglais des Harlequins. Dans la "grande coupe", Toulouse va défier le Leinster et l'USAP se rendra à Northampton.

Quatre Français, deux Anglais et deux Irlandais. Voilà qui reflète assez bien l'état des forces sur le vieux continent. En ce qui concerne les clubs tout du moins. Même si le nombre élevé des représentants tricolores n'est en aucune mesure synonyme de trust sur les trophées (il n'est pas du tout certain que Perpignan et Toulouse parviennent à se qualifier), on peut cependant s'interroger sur l'intérêt d'avoir autant de clubs de l'hexagone dans les compétitions européennes.

Dans un éditorial récent, le journal Midi Olympique regrettait que Perpignan, quasi-éliminé de la course aux qualifications pour la H Cup en Top 14 (a priori les six premiers du classement final), ne dispute sans doute pas l'an prochain le prestigieux trophée (sauf victoire finale dans la compétition européenne). Pointant les conséquences, notamment financières, d'une telle éventualité, l'éditoraliste souhaitait que le nombre des représentants de chaque pays soit revu, estimant que certains pays devrait voir leur participation réduite au regard de leurs résultats.

Cette position peut se comprendre, du point de vue économique, dès lors que la coupe d'Europe représente une solide manne financière pour les clubs, sans parler des conséquences indirectes (ainsi le match de l'USAP à Barcelone, qui a été très positive en termes d'image pour le club Catalan). Néanmoins, elle est critiquable sur le plan sportif.

En premier lieu, la proportion des clubs Français dans les compétition est déjà très importante : l'intégralité du Top 14 est concernée, dont 6 à 7 (les meilleures années) en h Cup. C'est considérable. A tel point qu'on pourrait même estimer que l'intérêt des compétitions en est amoindri : où est le sel d'un trophée conquis après avoir affronté, parfois à plusieurs reprises, des compatriotes ?

Ce qui fait l'intérêt de ces compétitions, c'est précisément la confrontation entre des équipes de nationalités différentes. On retrouve en H Cup le goût du Tournoi, avec le petit plus apporté par la présence de talents internationaux des plus grandes nations mélangés au sein des formations qui s'affrontent.

A cet égard, l'intérêt relatif pour la Challenge cup est en partie lié à la présence de huit clubs Français qui se retrouvent régulièrement à deux dans une même poule. Ajoutons la faiblesse de l'opposition Roumaine, Italienne et Espagnole et on obtient la recette idéale de la compétition sous-évaluée.

Sans être tout à fait identique, le constat est assez proche en H Cup. Six clubs Français, c'est beaucoup, et certains ne disputent pas forcément la compétition avec l'ambition d'aller au bout, pour ne pas parler d'une qualification en quart. La faute, notamment, à un calendrier domestique qui pousse à faire des choix et à laisser au repos certains joueurs clés.

Aussi, il y a peut-être, paradoxalement, trop de représentants Français, et sans doute trop de Gallois, d'Italiens et d'Ecossais. En resserrant la H Cup comme la Challenge Cup, on pourrait en renforcer l'intérêt (plus d'homogénéité, plus d'enjeu à chaque match, plus de suspens) et alléger le calendrier de quelques dates. Ce resserrement devrait néanmoins s'accompagner du maintien d'un représentant de chaque pays jouant dans l'élite continentale, en organisant, pourquoi pas, une compétition préliminaire pour qualifier un ou deux clubs de pays "émergeant" en Challenge Cup. 

Evidemment, cela suppose de faire des choix qui ne seraient pas sans conséquence sur le plan économique. Le rugby n'est pas assez puissant financièrement pour permettre à certains clubs de faire une croix sur les recettes générées par les compétitions européennes. 


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