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Test de Donkey Kong Country Returns sur Wii

Publié le 01 mai 2011 par Livegen
Test de Donkey Kong Country Returns sur Wii

Le héros poilu de Nintendo aura œuvré dans de nombreux jeux et styles durant sa carrière. De sa première apparition sur arcade aux épisodes qui lui sont entièrement consacrés sur Super Nes, jusqu'à l'épisode Nintendo 64 lorgnant du côté de la 3D gérée par Rare (feu le studio de Nintendo), les êtres de la firme de Mario n'auront pas chômé. Mais ce n'était qu'un début en termes d'exploitation. Entre temps, Rare se verra acheté par Microsoft. Nintendo ayant bien sûr conservé ses mascottes fera développer quelques titres originaux tels que les jeux musicaux Donkey Konga ou la galvanisante aventure Jungle Beat tous deux jouables aux Bongos. Les consoles portables ne seront pas en reste puisque la Game Boy Advance verra trois remakes consécutifs et initiera la série Mario Vs Donkey Kong poursuivie sur DS. Pour beaucoup de joueurs, il restera la star d'une seule série : Donkey Kong Country, qui restera un lointain souvenir jusqu'à l'annonce par Nintendo du nouveau Donkey Kong Country Returns. Un retour aux sources d'autant plus surprenant qu'il serait confié à Retro Studios. Qu'en est-il vraiment de la qualité de cet opus ?

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Un retour mouvementé
Tout commence presque de la même façon qu'à l'habitude avec un scénario aussi « riche » que le veut la tradition chez Nintendo, servant uniquement de prétexte à se lancer dans une aventure de plusieurs heures. Notre ami Donkey, en train de piquer un roupillon sur son île habituelle, se fait une fois de plus dérober son stock de bananes lors de ce moment d'inattention. Bien sûr, la découverte du maléfique forfait à son réveil ne va pas aider à calmer le gorille au caractère de cochon, si bien qu'il se mettra de suite en route pour rassembler son stock. Vous poursuivrez donc pendant ce jeu les Tikis, nouveaux ennemis mystérieux de cet épisode et responsables du vol des bananes. Ces étranges masques animés -remplaçants des bons vieux kremlings- semblent disposer de pouvoirs hypnotiques leur permettant de rallier tous les animaux de l'île à leur cause. Mais Donkey est bien trop préoccupé par son trésor comestible pour se laisser envoûter par les Tikis.
Deux maniabilités différentes sont disponibles, vous pourrez choisir de tenir la Wiimote à l'horizontal ou de jouer avec le combo Wiimote + Nunchuk. Dans le premier cas, à la manière des précédents épisodes, vous déplacerez Donkey (et Diddy uniquement en coopératif) avec la croix directionnelle. Malheureusement, il n'est plus possible dans cet épisode d'interchanger Donkey et Diddy, et ce dernier se trouve relégué au rôle de réserve de vie additionnelle dans le mode solo. La capacité de porter et jeter des tonneaux ainsi que celle du saut se verront respectivement attribuées aux boutons 1 et 2 de la Wiimote. Les contrôles classiques sont donc bien présents et l'efficacité de cette configuration n'est pas à remettre en cause. Certaines plateformes seront inclinables sur la droite ou la gauche par une simple inclinaison de la télécommande Wii de la même manière. Cependant, Nintendo qui nous a habitué à l'absence de faux pas dans le domaine des contrôles n'a pas su résister à l'introduction de mouvements discutables dans le cœur du jeu. Secouer le pad afin que Donkey tape le sol et retourne un ennemi pour le rendre attaquable est bien moins pratique dans l'action qu'une simple combinaison de touche telle que Bas + B par exemple. De même, faire rouler son personnage ou encore souffler à l'aide de l'accéléromètre est une autre manipulation qui devient bien vite agaçante. Un tel choix se justifie certainement plus pour des intérêts de communication sur le jeu que pour favoriser une jouabilité efficace et c'est bien dommage. La deuxième option retranscrit cette maniabilité. Les déplacements du personnage sont administrés au stick directionnel tandis que l'on saute avec le bouton A de la Wiimote, il vous faudra également secouer Wiimote et Nunchuk pour taper au sol, rouler et souffler. Reste une inertie nouvelle dans les sauts des personnages qui pourra demander selon le joueur un léger temps d'adaptation. Malgré ces quelques écarts, la maniabilité reste dans l'ensemble très correcte.
De petites erreurs qu'on pardonnera tant elle sont minimes par rapport au travail abattu par Retro Studios. Car s'il y a bien une chose que les développeurs ont su garder, ce sont toutes les petites trouvailles dans les niveaux qui amènent le joueur à vouloir découvrir ce qu'on lui a concocté. Sans vouloir aller trop loin dans la description et spoiler les plus attachés à leur virginité, on peut dire que non seulement les développeurs réutilisent à merveille les inventions du grand Rare de l'époque tels que les tonneaux-canons et les niveaux en wagons, mais apportent en plus des nouveautés bienvenues et bien senties comme les passages en fusée où bien souvent la moindre erreur est fatale ou encore les phases d'escalade sur des murs à la végétation abondante. Les boss suivent la variété de l'ensemble en proposant tous une logique différente pour les achever évoluant au fil du combat.
Ajoutez à cela la science du level-design bien maîtrisée des gars de Retro Studio, connus pour avoir développé les épisodes 3D de Metroid Prime bénéficiant de maps vraiment alambiquées mais qui paraissent toujours si logiques au final, et vous vous dites que décidément, on ne s'ennuie pas sur cette île où chaque élément paraît être placé soigneusement pour le plaisir du joueur. Citons entres-autres le positionnement des ennemis qui peut permettre d'atteindre des objets hauts placés, la cachette de rigueur à chaque niveau ainsi que les nombreuses interactions avec le décor. Un point noir cependant se caractérise en l'absence de plusieurs montures, ainsi, si Rambi le Rhino est toujours présent les autres ne répondent pas à l'appel, en particulier l'espadon qui nous accompagnait déjà lors des niveaux aquatiques du premier épisode.

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Gare au Gorille !
Avis aux vrais durs, tout ici est vraiment ficelé pour fournir une expérience jouissive, la difficulté n'échappant pas à la règle. Donkey Kong Country Returns est donc un exemple récent de jeu assez difficile. Attendez-vous à recommencer certains niveaux à plusieurs reprises et à ce que vos vies défilent à toute vitesse devant vos yeux pour en voir le bout. Heureusement, si la difficulté vous fait fléchir, vous pourrez récupérer dans les niveaux des pièces bananes et les utiliser dans la boutique de Cranky Kong, qui propose, entre autres, d'acheter des vies supplémentaires. Contre quelques pièces bananes, ce vieux singe de Cranky vous cèdera également la clef d'un niveau bonus pour chaque chapitre. Inutile d'insister sur le fait que les développeurs ont prévu de l'occupation pour les acharnés du 100% qui auraient terminé le jeu en leur réservant notamment un mode miroir. À la manière des anciens épisodes, vous pourrez également collectionner les lettres K,O,N, et G dans tous les niveaux, mais aussi dorénavant un nombre variable de pièces de puzzle par niveau qui, pour certaines, sont vraiment cachées dans des lieux invisibles à première vue. Rassurez-vous, les développeurs ont pensé à intégrer des aides pour les moins courageux et vous pourrez par exemple payer un perroquet qui vous indiquera pendant le niveau où se trouvent les pièces de puzzle. Le Super Guide cher à Nintendo fait ici une nouvelle apparition, représenté par un Donkey blanc qui effectuera un parcours parfait à votre place. Afin d'épargner le challenge, les différents objets à collecter ne seront pas comptabilisés si vous utilisez ce mode.
En terme de durée de vie, ce Donkey Kong aurait très bien pu tenir la route ainsi, mais cela n'était pas du goût de Retro Studios qui nous propose un mode multijoueur -en local-, pour parcourir les différents niveaux à deux. Outre le fait qu'il permette au deuxième joueur d'incarner le regretté Diddy, il apporte également au titre une bonne dose de fun. En plus d'avoir l'honneur de visiter les environnements en votre compagnie, le deuxième joueur pourra utiliser ses célèbres pistolets à cacahuètes ainsi que son jet pack afin de survoler les zones difficiles. Au niveau des interactions, Diddy pourra grimper sur le dos de Donkey, vraiment utile dans certains passages délicats à deux. Pour contrer les désirs d'exploration parfois trop poussée de l'un des joueurs qui viendrait à s'aventurer en dehors de l'écran, un compte a rebours de 3 secondes est mis en place et ledit joueur est renvoyé immédiatement auprès de son camarade simiesque. Un compromis entre la mort certaine et le retour en bulle volontaire de New Super Mario Bros Wii plutôt bien trouvé.

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Quand le retro fait le beau
Le premier épisode sur Super Nes était déjà une référence en matière de graphismes avec des niveaux très variés et riches en détails. Pour charmer l'œil, il était à l'époque nécessaire d'avoir recours à des artifices, à l'image de cette technique qui consistait à utiliser des aplats pour créer des textures plus réalistes.
Ce nouvel épisode reprend le flambeau et s'en tire avec les honneurs. Ici, la Wii,tellement critiquée pour son retard technique par rapport aux plateformes concurrentes, peut s'en donner à cœur joie avec un gameplay 2D dans un décor 3D aux nombreux détails très réussis tout en se passant de ces artifices. De plus, il faut bien reconnaître que la visite de l'arrière-plan lors de certaines phases de jeu ainsi que les zooms et dézooms mettent vraiment en valeur l'ensemble des plans du décor. Le choix des couleurs est de bon goût, tout est animé de belle manière et vous visiterez des niveaux variés si bien que la monotonie ne sera pas du voyage. Le tout est accompagné par des reprises de bonne facture des thèmes biens connus et déjà mythiques de la série, notamment le thème principal et la musique des niveaux en wagons qui reviennent sous leur plus beaux atours. Bien sûr, Kenji Yamamoto et son équipe ne se sont pas contentés de reprises et le résultat respecte vraiment l'ambiance sonore originelle tout en apportant du neuf. Pas de déception et changement de sujet réussi de la part du compositeur à l'œuvre sur Super Metroid et la série Metroid Prime, entre autres. Confier le jeu à Retro Studios pouvait sembler risqué à la vue de leur productions postérieures, jouant dans des registres totalement différents, mais le pari est en tout cas réussi également sur le plan de la réalisation.
Sans nul doute, le retour de Donkey Kong dans ses aventures 2D mérite amplement le "Seal Of Quality" sur son boîtier.


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