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Une comptine

Publié le 02 mai 2011 par Parallaxe
Une comptineVous connaissez la comptine : La peinture à l’huile, c’est bien difficile, mais c’est bien plus beau que la peinture à l’eau. En voilà une autre : Être un actionnaire prédateur et spéculateur, c’est tellement facile, mais c’est bien plus profitable que d’être un actionnaire responsable. L’obligation faite aux entreprises de verser aux actionnaires et aux fonds spéculatifs des dividendes annuels hors de toute raison plonge dans la tourmente l’économie d’un pays. Exiger des rendements d’investissements à deux chiffres relève du crime contre l’économie… et, donc, contre le peuple. Plus de dividendes, c’est moins de salaires et moins d’investissements dans la productivité, la R&D;, l’innovation. La spéculation excessive, telle qu’elle se pratique aujourd’hui, est le cancer des nations, au même titre que la mafia ou que le terrorisme. Elle corrompt la morale et fait naître des pratiques frauduleuses qui ont conduit aux subprimes, à la faillite des Caisses d’Épargne américaines, aux produits financiers toxiques (tout cela pour le plus grand bénéfice de Goldman Sachs), aux escroqueries « Madoffiennes », aux salaires indécents des chefs des grandes entreprises. Elle pousse les entreprises aux délocalisations prédatrices et aux licenciements spéculatifs et boursiers. La délocalisation supprime des emplois en France, la sous-traitance délocalisée alourdit la part négative de la balance des paiements. Elle incite les entreprises à délocaliser leur siège social ou à manipuler leurs comptes entre leurs implantations internationales pour éviter de payer des impôts en France, ce qui leur permet d’augmenter leurs bénéfices et les dividendes à verser. Rien n’est à l’abri de l’immoralité de la spéculation. Elle provoque, en jouant sur le prix des denrées alimentaires, des émeutes de la faim dans les pays les plus pauvres de la planète. Elle incite les mêmes pays à développer le travail des enfants, main d’œuvre si bon marché qu’elle attire les producteurs des pays riches à la recherche d’une rentabilité maximale du travail afin d’augmenter, encore et encore, la part des dividendes. La communauté internationale (au fait, qu’est-ce que c’est ?) condamne l’utilisation d’armes à destruction massive. Elle devrait donc condamner la spéculation financière pour cette même raison. Que l’économie redevienne une économie politique et que la démocratie politique redevienne citoyenne !

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