POULET DE PRESSE n°18

Graoulliennes, Graoulliens, amical bonjour de la pointe Bretagne ! Hé, mine de rien, mon premier article paru sur ce site date du 2 mai 2010 ; voilà donc déjà un an que j’écris pour le Graoully déchaîné ! Pourvu que ça dure ! Ce que j’ai prévu, pour célébrer l’événement ? Ben rien de spécial, mon « véritable » anniversaire aura lieu dans à peine quinze jours ! ‘Faut pas abuser non plus… Je vais juste me faire plaisir en parlant une nouvelle fois de journaux que je n’ai pas envie de railler.

Ouest France n°20.256 (07/04/2011) : J’ai pas mal tapé sur le quotidien du grand ouest, mais si j’en parle aujourd’hui, c’est simplement pour signaler une information qu’il relaie et dont Jean-Pierre Pernault n’a pas parlé, ce qui est bien la preuve que c’est important. Accrochez-vous bien parce que c’est quand même assez énorme ! Vous êtes prêts ? Et bien voilà : en plus de tous ces méfaits et malgré ses dix milliards d’euros de bénéfice, la firme Total…ne paie pas d’impôts sur les sociétés ! Ouest France nous explique les raisons de ce scandale : « Total bénéficie du régime du « bénéfice mondial consolidé ». Une niche fiscale dont profitent cinq entreprises françaises (dont Vivendi, NRJ et Euro média group), pour un coût de 460 millions d’euros. » Le résultat ? « Total n’a pas payé d’impôt sur les société et n’en paiera pas davantage en 2011. » Non mais vous vous rendez compte du manque à gagner pour l’État ? État qui, si l’on en croit Jérôme Cahuzac, qui peut faire des choses intéressantes quand il n’est pas occupé à gifler des jeunes, n’est d’ailleurs pas innocent puisque « d’après le député, le groupe serait en train de négocier le renouvellement de l’application de ce dispositif jusqu’en en 2013 » dispositif dont Total, je vous le rappelle, n’est même pas la seule, parmi les grosses entreprises françaises, à bénéficier ! Et après, on vient nous dire qu’il n’y a plus d’argent pour payer les profs et financer les retraites ! Par-devant, les grands pontes de l’État forcent les Français à se serrer la ceinture pour des choses aussi vitales que l’instruction et la santé, mais par-derrière, ils privent l’État des rentrées d’argent qui pourraient faire vivre décemment une majeure partie de la population ! La seule raison d’être de tout ceci ? Tout simplement le fait que nous sommes dirigés par les gros bourgeois de la politique, lesquels fréquentent les gros bourgeois de l’industrie dans les soirées mondaines et n’ont pas envie de se fâcher avec ces derniers pour les problèmes de la populace, « ma chère » ! Qui a dit que la lutte des classes était une notion obsolète ?   

Un grand classique, déjà ce dessin ! Mais bon, j'en suis tellement content... Si vous ne vous en souvenez pas, cliquez dessus pour l'agrandir.

Sortie de secours n°22 (avril-mai 2011) : Allez, assez de mauvaise humeur. Je vous ai déjà parlé plusieurs fois de Sortie de secours, le sympathique magazine culturel fabriqué par les étudiants de l’Université brestoise. Ce numéro 22 est non seulement le dernier de la saison, l’année universitaire prenant fin pour les étudiants, partiels obligent, mais aussi le dernier à avoir David Roué comme rédacteur en chef ; celui-ci annonce dans on édito qu’il entre dans la vie active… Souhaitons-lui bien du plaisir car c’est souvent là que les choses se gâtent dans le parcours d’un homme ! Pour ce qui est du contenu de ce numéro en lui-même, je ne connaissais pratiquement aucun des sujets abordés, mis à part le festival « UBO roi » consacré à la création étudiante, dont le programme est détaillé en quatrième de couverture : je n’ai pas lu cette page qui ne m’apprenait rien, ayant déjà pris connaissance, en aval, de la programmation afin de composer un article pour Lé dénominateur commun, le blog de l’UBO. Vous me direz que tout ceci est dans intérêt, et bien non : vu que je ne connaissais rien à ce dont il est question dans les autres pages, ce numéro a été l’occasion de consolider ma culture personnelle ! Tel devrait être, d’ailleurs, le but premier que se fixeraient tous les magazines culturels, plutôt que de juger tout ce qui bouge avec des critères aussi raides que le balai que Juppé a dans le cul… Qu’est-ce que j’en ai retenu ? Que Darren Aronofsky, le réalisateur de Black Swan, avait un devancier italien, Peter Del Monte, dont le film Étoile tournait lui aussi autour du fameux Lac des cygnes de Tchaïkovsky, mais avec une approche beaucoup plus picturale. Qu’il existe maintenant, grâce à Christophe Bier un Dictionnaire des films français érotiques et pornographiques en 16 et 35 mm, soit un titre un peu long et une nouvelle pierre importante, quoi qu’en disent les pères-la-pudeur, pour l’édifice de la culture générale. Que la musique métal japonaise n’est pas forcément sirupeuse et que les amateurs de destroy et de son bourrin seront servis avec Maximum the hormone ; voilà un groupe qui a dû être inspiré par ce qui s’est passé dernièrement au Japon (si la catastrophe ne les a pas emportés, bien sûr). Mais comme toujours, c’est la nouvelle de Glenn Nicolle, LE véritable enchanteur du quotidien (à cent lieues au-dessus des Bénabar, Delerm et autres chaussettes molles de la chanson française qui se sont accaparées ce titre) qui me fait craquer ; de quoi est-il question au juste ? Et bien que, pour être bien, pas besoin de se taper de grands spectacles ou de parcourir les mers : le bonheur est souvent tout près, la seule difficulté étant de savoir s’en rendre compte, ce qui ne pose manifestement guère de problèmes à Glenn Nicolle. Prenons-en de la graine !

Moi, mon petit bonheur simple, c'est de faire ce genre de dessins... Cliquez pour agrandir.

Fluide Glacial n°419 (mai 2011) : Encore un numéro spécial ? Après le spécial grippe, le spécial Rolling Stones et le spécial retraites, voilà que le mensuel d’umour et bandessinées nous offre un « spécial séries télé » dont le rédacteur en chef, Thierry Tintlot, s’est déclaré satisfait sur le blog du journal, nous annonçant dans la foulée que « outre ce qui se trouve dans le numéro, vous verrez dans les prochains mois des pastiches d’autres séries comme Breaking Bad, Mad Men, Weeds, The Office, etc. » Pour ma part, j’ai HORREUR des séries télé (de toute façon, j’ai horreur de la télé en général), mais si ça peut donner de l’inspiration aux humoristes du journal, c’est bon à prendre. De ce point de vue-là, on n’est pas déçus ! Notez, tous les auteurs n’ont pas joué le jeu, à l’image de Frémion, Lefred-Thouron, Chammas, Margerin et Léandri. Pour le reste, j’avoue que je craignais que ma carence en matière de références télévisuelles n’entrave quelque peu ma compréhension de ce numéro, mais il n’en fut rien, non seulement parce que j’ai quand même certaines références grâce au bouche à oreille, mais aussi parce que certains auteurs prennent la peine, notamment Pluttark et James, de présenter les séries dont ils se sont inspirés. Il n’y a donc que pour l’histoire intitulée Geek war que je sèche, mais l’excellent Mo/CDM s’est-il vraiment inspiré d’une série télé pour ce récit qui se suffit du point de vue de la drôlerie ? Si ça se trouve, non… En fait, il n’y a que la page de Maïa Mazaurette que je ne comprends qu’à moitié, ses explications sur Glee, que je ne connais pas (et pourtant, je n’ai pas plus de 22 ans !), étant un peu trop allusives. C’est le seul point noir à ce numéro très réussi, voilà. Ah, j’oubliais ! Autant pour moi : dans ce numéro, le caustique Gaudelette passe le relais de l’édito à la non moins caustique Isa. On peut faire confiance à cette dessinatrice pour que la qualité reste au rendez-vous, même si le graphisme plus nerveux et plus « hors du lot » de Gaudelette me manque déjà. Enfin, c’est mon avis personnel !   

Vous voyez quelle image j'ai de la télé... Et encore, là, c'est Yann Barthès ! Imaginez pour Morandini...

Psikopat n°230 (avril 2011) : De son côté, le mensuel de Carali profite de l’actualité politique pour enfoncer une porte ouverte avec un dossier consacré aux dictateurs ; c’est enfoncer une porte ouverte puisqu’à peu près tout le monde, à moins de faire des affaires avec eux ou d’être complètement con, pense à peu près la même chose de ces autocrates qui tyrannisent des peuples, imposent une seule et unique façon de voir les choses et ne se contentent même pas de réduire les gens au silence mais les harcèlent continuellement – mettez-vous bien ça dans la tête : dans une dictature, personne ne vit normalement ! C’est donc enfoncer une porte ouverte (à tel point d’ailleurs que Caza se félicite d’avoir traité le sujet sans utiliser les épithètes « paranoïaque » et « mégalomane »), mais ça fait vraiment du bien, ne serait-ce que, même si l’on peut se réjouir de constater que les dictatures peuvent tomber grâce à la pression populaire, il reste encore trop de tyrans en place (tant qu’il n’y en aura pas zéro, il y en aura toujours trop). Donc, profitons d’habiter en démocratie pour les traîner dans la merde : ne pas se foutre généreusement de leur gueule et ne parler d’eux qu’avec la mine compassée pour dénoncer leurs crimes, ce serait vraiment leur faire trop d’honneur ! Sans compter que les ridiculiser, c’est un privilège que les Libyens, les Syriens, les Cubains, les Chinois et les Nord-Coréens nous envient et qui est précaire, comme nous le rappelle Schmitt qui présente comme la « petite nouvelle » à l’école de la dictature une certaine Marine… Voilà, il n’y a pas grand’ chose à ajouter. J’ai fait mon travail, alors je vais me coucher, maintenant. À la prochaine fois. Si vous êtes sages, je vous parlerai du numéro suivant de Psiko, avec son dossier consacré au nucléaire, dont Carali nous donne, sans le dire ouvertement, un avant-goût dans le Zlata de ce numéro 230, largement inspiré par la catastrophe de Fukushima. Allez, kenavo !

Dessin réalisé juste après l'annonce de la fuite de Ben Ali. Cliquez pour agrandir.