N’oublions pas les fondamentaux !

Communiquer efficacement sur internet obéit à des règles fondamentales de branding, de marketing et d’usages qui se sont imposées au fil du temps et de l’expérience. S’affranchir de ces règles est un pari audacieux qui témoigne d’un réel parti pris pour se différencier et s’affirmer.

Babyliss, le fabriquant de matériel pour la coiffure, a fait ce pari et propose la nouvelle version de son site à destination des professionnels de la coiffure. Le site Babyliss PRO surfe sur la tendance des Rich Interface Applications en proposant une version entièrement en flash développée en environnement FLEX (”Adobe® Flex™ 2 est un environnement RIA basé sur Adobe Flash® qui vous permettra de créer de manière productive de remarquables applications évolutives exploitables par tous sur la quasi-totalité des plates-formes”).

Le site s’ouvre sur un module d’animation imposé et peu convainquant : il enchaîne quelques formules descriptives et peu discriminantes. L’objectif de présentation de ce module aurait été plus sobrement et efficacement atteint en concentrant ces informations dans une belle tagline percutante et signifiante, à mon sens …

Une fois refermé ce layer en flash, second layer de présentation “My Babyliss PRO”. Il s’agit de personnaliser l’interface de navigation en choisissant différents paramètres. Malheureusement, cette personnalisation conserve un coté strictement gadget (et un peu geek, non ?). Ce principe aurait pu avoir sens dans un contexte élargi, appuyé sur un vrai concept d’appropriation via “MY”, en proposant par exemple d’assembler sa propre sélection de fiches produit dans un booklet par exemple.

A l’intérieur du site, les produits sont présentés par famille, sous-familles et fiches produits, de manière finalement assez classique à l’exception du mode d’affichage en fenêtres indépendantes. On regrettera que la mise en forme à l’intérieur des fenêtres soit aussi pauvre et que les images soient pixélisées en les agrandissant.

Enfin, le site propose ses catalogues en flash, mais ils s’ouvrent dans une fenètre pop-up bloquée par le navigateur !

Au final, cette interface sans doute initialement pensée pour être vraiment discriminante propose une expérience utilisateur assez décevante. Et ce qui est le plus dommage, c’est que ce parti pris technique et ergonomique s’est fait au détriment du branding, du discours, et de la valorisation de l’offre produit. Et je passe sur les conséquences désastreuses de ce choix en terme de réferencement …

Dans mon précédent billet, j’envisageai un guide des best-practices des interfaces riches (dans le contexte du e-commerce). Il pourrait s’ouvrir par un rappel des fondamentaux, dont toute interface, même riche, ne saurait s’affranchir. Ces fondamentaux sont ceux de la communication et du marketing. Ni le support, ni les partis pris technologiques, n’y changent rien ! N’oublions jamais qu’une bonne interface est orientée vers l’utilisateur et doit satisfaire ses attentes. Ainsi, dans cet exemple, on aurait avantageusement pu proposer une interface pour comparer les caractéristiques de chaque produit d’une sous-famille autrement qu’en permettant de juxtaposer deux fenêtres ?

Un site internet, une interface riche ou un widget ne sont que des outils pour communiquer EFFICACEMENT avec la cible : ils doivent être pensés et conçus strictement dans ce but.