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RATP, STIF, service vraiment minimum…

Publié le 06 février 2008 par Jean-Paul Chapon

Lundi, c’était 25 minutes, hier léger mieux seulement 15. Pas pour arriver mais à attendre, 25 minutes à attendre sur le quai du RER aux Halles, en heure de pointe, 25 minutes entre deux trains sur la branche Boissy du RER A, arrivé sur le quai à 19h40, train à 20h04. On ne m’a pas annoncé de trains supprimés m’assène la potiche de la RATP qui trône à son poste « information » et qui à mon second passage daigne de mauvaise grâce se renseigner en décrochant, effort suprême, son téléphone pour m’ “informer” il y a eu des incidents dans l’après-midi, il y a des répercussions mais pas de trains supprimés. Je luis suggère au moins de faire remonter l’exaspération des usagers, en dehors des jours de grève. De toute façon, ça sert à rien me répond la potiche.

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Hier, à Auber la rame en direction de Marne-la-Vallée s’éternise de façon inquiétante. L’écran bleu des horaires vire progressivement au jaune. Suite à une avarie-matériel à Châtelet, le trafic est perturbé sur l’ensemble de la ligne finit par annoncer la voix du haut-parleur. Train retardé, train retardé, train retardé, train retardé s’affiche l’un après l’autre au-dessus du message triomphant de la RATP qui annonce qu’il y a plus de trains aux heures creuses. Dommage, on est aux heures pleines et même de pointe. Au bout de 15 minutes d’attente, la rame ne mettra que 30 minutes pour parcourir le trajet Auber-Fontenay d’une durée théorique de 15 minutes. Comme le matin d’ailleurs, pour aller de Fontenay à Auber, 29 minutes au lieu de 15. Tout est relatif à la RATP, mais ce doublement est fréquent lui…

C’est d’ailleurs à croire que les horaires aléatoires de la RATP ne servent à rien, si ce n’est à faire travailler communicants et publicitaires, qui il faut bien l’avouer ne manquent pas d’humour, à moins qu’il ne s’agisse que d’un sens de la provocation particulièrement développé. Comme pour cet homme l’oreille collée au sol, dont on nous explique qu’il ferait mieux de consulter les horaires en ligne ou sur son téléphone. Marrant, la première fois que je l’ai vu, j’ai ressenti une grande empathie et une grande solidarité avec ce pauvre homme, (preuve que la Com a visé juste ;-)

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réduit en geste de désespoir à coller son oreille au sol, pour guetter l’arrivée d’un bus ou d’un autre miracle. Et si au lieu de faire de la communication, la RATP faisait son métier, transporter, et si possible à l’heure ? Et surtout ne pas consacrer un centime à la pub. D’ailleurs pourquoi faire de la pub, le matin c’est RER ou RER, RATP ou RATP, et le soir pareil. Alors que la RATP mette le moindre centime disponible dans les transports, et pas dans la pub ou la communication. Et si elle veut des usagers heureux, ce n’est pas en mettant de jolis petits poèmes dans les wagons, mais en mettant de jolis wagons dans lesquels on peut lire pendant son trajet, lire un livre de jolis petits poèmes ou autre.

Et les journalistes, qu’en pensent-ils. Il n’y a pas longtemps j’écrivais une note pour demander si le port de la carte de presse était compatible avec celui de la carte orange. Depuis rue89.com a donné une autre piste, expliquant que la RATP se montrerait généreuse avec certains journalistes auxquels des passes annuels seraient donnés discrètement. Rue 89 voit certainement le mal partout, et il s’agit certainement de la part de la régie d’inciter les journalistes à faire leur travail et à juger sur place en prenant bus, métro et RER…. Reste qu’on les entend rarement dénoncer (à part peut-être ceux du Parisien) le service vraiment minimum que donnent RATP et STIF. Et les politiques, si prompts à venir au secours des usagers pris en otages pendant les grèves, ces braves et courageux usagers qui malgré tout font l’impossible pour aller travailler . Où sont-ils tous les jours ? Que ne dénoncent-ils pas les usagers “pris en otages” (ils affectionnent tant cette expression) par ces mauvais services, souvent trop minimum. A se demander si est vraiment la défense des usagers qui les motive ou plutôt la lutte contre les syndicats… Quant au STIF, le Syndicat des Transports d’Ile-de-France, qui ne manque pas une occasion de vanter les progrès des transports depuis que la région est en charge le quotidien semble le laisser indifférent : une heure de plus le soir pour faire la fête le week-end. Oui, mais le matin pour aller bosser ? Des trains pour la fête de la musique et le Jour de l’An, et en plus c’est gratuit, oui mais le soir pour rentrer de bosser ?

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Des vrais budgets et pas de coupes comme c’est le cas aujourd’hui. Du volontarisme, pourquoi métrophérique n’est pas une priorité ? Pourquoi n’y a-t-il pas un grand chantier financé par l’Etat, la région, les villes ? Quand donc les politiques décideront-ils sérieusement que les transports en communs sont le premier des services à mettre en place pour relancer l’économie et le dynamisme de la France. J’ai bien cherché le chapitre transports en commun dans le rapport Attali, je cherche encore ….

A ce propos, pendant que j’écris cette note, France-Info annonce une situation de plus en plus difficile en raison des blocages des taxis. C’est amusant, je n’ai pas encore entendu un seul politique parler des usagers, voyageurs des aéroports, ou autres voyageurs en bus pris en otages par les chauffeurs de taxi. Mais peut-être que les politiques prennent plus souvent le taxi que le métro, surtout en période électorale ;-)

Jean-Paul Chapon

Le dessin de Cabu est extrait du Canard Enchaîné de ce jour


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