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Le journal d'un homme de foot

Publié le 05 mai 2011 par La Bienveillante @Ema_Dellorto

"Sa mère vit chez lui. Quand elle ne s’occupe pas du fiston, elle fait de la peinture abstraite."

On dirait du sous-Houellebecq ?

C'est du Grégory Schneider.

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Journaliste sportif. Ouhhhhhhhhhh !

"Sa mère vit chez lui. Quand elle ne s’occupe pas du fiston, elle fait de la peinture abstraite."

La mère d'Higuain.

Footeux du Real Madrid aux émoluments approximativement supérieurs à 4 millions d€ par an. Bon, bruts.

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Schneider sait croquer une ambiance, avec quelque culture.

"La neige et l’hiver paralysaient la Ligue 1 et, par une sorte d’expressionnisme inversée (le décor déteint sur les personnages), on avait senti à son apparition comme un souffle glacé" 

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 "Sauf à jouer les matchs armés, on a vu samedi un niveau d’engagement et d’agressivité quasi indépassable ; le décor tourmenté - éclairage faiblard, pelouse pourrie, mistral glacé et violent - ajoutant encore au chaos."

 Le monsieur est joueur :  

 "L’arbitre du match de samedi, Olivier Thual, a mis un terme à la partie horrible que l’AS Monaco et ses huit défenseurs (sur dix joueurs de champ) venaient d’arracher". 

Prédomine chez lui la consternation :

"Il faut écouter ce que les joueurs ont à dire d’eux-mêmes, mais parfois il nous en coûte."

Les joueurs sont de grands malades, si on le lit :

"Le mode d’expression ne dit pas ses 23 ans : assuré, caustique, distant. Son tee-shirt valait 10 sur 10 : une grande blonde torse nu et de profil, une main posée sur le sein droit. Kevin Gameiro s’est éclipsé avec une petite brune."

"Et Ribéry est apparu : le mec à part, sûr de lui, un peu vicieux, qui vit manifestement à plein-temps dans un monde extravagant (voir l’affaire Zahia) que la plupart de ses coéquipiers ne verront même pas en rêve. Une star fuck off qui balance sur la complicité entre certains joueurs (dont lui) et des journalistes, qui sort du champ lexical imposé quand bon lui semble  et qui trouve une puissance expressive incomparable à force de s’en foutre. Or, les mecs à part font les joueurs à part, l’ego constituant une sorte de tronc commun entre l’homme et le joueur : Laurent Blanc pense ça, Raymond Domenech le pensait avant lui et si un coach comme Claude Puel agit comme s’il pensait l’inverse, on répète partout que l’entraîneur de Lyon ne gagne jamais rien. Dit autrement : sur le terrain, le football appartient aux emmerdeurs."

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"«J’ai envie d’être la solution, pas le problème.» En voilà une que le défenseur de Manchester a dû réchauffer depuis de semaines : le pendant post-apocalypse du «on ne vient pas au Mondial sud-africain pour faire un safari» qui lui servait d’antienne avant le crash."

"Nenê, dans l’Equipe : «On peut viser le titre.» Le truc, c’est que Nenê s’était ensuite fait ramasser par son entraîneur, Antoine Kombouaré. Plutôt que de faire le malin (ce qui est dans sa nature) et de mettre une pression supplémentaire sur ses coéquipiers qui n’ont rien demandé, le Pauliste a été prié de se concentrer sur son métier."

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La satire vaut surtout pour les entraîneurs :  

"Le sélectionneur a repeint la soute : un jeune de 20 ans auquel on donne les clefs du milieu (Yann M’Vila), un défenseur central plus tout frais qui se trimbalait une fâcheuse réputation de dilettantisme et de préciosité (Philippe Mexès) et un stoppeur aux semelles de plomb qui, il y a quatre ans, évoluait encore sous licence amateur (Adil Rami)"

Après les défaites ou les nuls foireux, le vestiaire lensois joue à chat perché : un coup c’est un gamin de 17 ans expédié devant la presse, un coup c’est un remplaçant qu’on a vu trois minutes, un coup c’est un gamin de 17 ans qu’on a vu trois minutes. Samedi, c’était l’attaquant David Pollet, seize minutes sur le pré, zéro titularisation cette saison : livide, terrorisé."

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Domenech, lui, a ses "fantaisies managériales"

"Voilà le Paris-SG nouveau : discret, smart. Elégant. Là, forcément, on pense à Louis Nicollin. Ça tombe bien ; deux heures après la victoire parisienne, le président de Montpellier faisait un raffut de tous les diables dans un vestiaire du stade du Ray à Nice, où ses hommes ont arraché une victoire (1-0) qui leur vaut à leur tour la première place. Nicollin triple la prime de match et débute son show : «Ceux qui diront que la Ligue 1 est faible parce que Montpellier est leader, je leur pisse à la raie."

"L’entraîneur lensois, Laszlo Bölöni, roumain et à ce titre adepte de ces propos liminaires - on parle avant que tombe la première question, donc on maîtrise - qui faisait le charme glacé du sport soviétique"

Raphaël rappelle le caractère profondément popu(liste) du sport :

"Martel a tous les droits sur son club. Il y a laissé sa maison, sa chemise et la maison de sa belle-mère. Il peut passer une demi-heure avec une supportrice qui se paye son abonnement en tribune avec la pension qu’elle touche parce que son mari est mort de la silicose il y a vingt ans."

Mais je chéris aussi mon Schneider quand il me cause Tournoi de Polo.

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Chabal ? "Le fait de jouer les matchs et de se prendre des types de 120 kilos lancés dans le buffet lui donne à la fois une sensibilité et un point de vue qui méritent d’être exprimés". 

Et quand il me conte la chûte d'une homme, le Daf, là c'est sûr, c'est du Olivier Adam.


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