1199
Lors je marche, sous les nuées qui bavent
Pleurent et vomissent leurs flots insensés
Rien ne vient qui laisse prévoir l’embellie
Tous ne font que tenter la survie
*
J’ai ouvert
Cette nuit
Le tiroir des ombres
Laissé s’envoler
Les mystères
Goûté en vain
Ta douceur qui se refuse
*
Pieds nus dans les flaques de boues
J’attend un soupir
Une main tendre
.
Que puis-je seulement espérer
Lorsque tout autour se déchire
.
Vies brisées
Hommes et femmes hurlant leur douleur
L’absurde viatique des pouvoirs
La fatigue des jours sans buts
*
Mon échine frémit
Aux signes de déchéances toujours plus profonde
L’ignoble frappe à la porte
Soutenu de béquilles d’inconscience
.
Seul le silence accueille mes mots
.
Sans doute vaudrait-il mieux parler du paysage
Lui trouver le teint hâlé
Y lire une beauté diaphane
Vous la livrer en pâture
.
Mes forces m’abandonnent dans l’aube qui n’arrive pas
Je suis ce voyageur qui ne distingue rien de sa destination
Je sais seulement devoir un jour parvenir au port
Juste à côté du cimetière où
Telle dents dressées vers le ciel gris
S’amoncellent les squelettes définitivement muets
Des navires échoués
*
Quoi toujours ce serait l’infortune et le mépris
Et pour toute réponse toujours plus d’ignominies
.
Je ne sais rien
Ne sachant que dire devant le rouleau compresseur totalitaire
L’argent roi règne en maître
Le tout serait de tirer son épingle du jeu
.
La mienne refuse cette mascarade
Et ne rêve que de crever la baudruche des apparences
*
Il me reste la lumière diffuse
D’un mot prononcé
Chuchoté
Qui à lui seul
Ouvre la porte des rêves
.
Manosque, 30 mars 2011
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