Déjà menacée par sa délocalisation à Metz, qui masque en réalité son démantèlement pur et simple, l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) doit affronter un nouveau coup dur : la volonté du gouvernement de privatiser l’indice des prix. Cette nouvelle décision du Gouvernement n’est qu’une volonté de privatiser un outil statistique pourtant essentiel pour comprendre les difficultés que connaissent de nombreux Français en fin de mois. Afin de garantir l’indépendance de celui-ci, Christophe Bouillon a décidé d’interpeller Madame la Ministre de l’Economie sur le sujet.
En effet, face à la hausse continue de cet indice, le Gouvernement semble vouloir casser le thermomètre plutôt que de guérir le malade. L’intersyndicale de l’Insee (CGT-CFDT-FO-Sud) a tiré la sonnette d’alarme. Le projet de refonte de l’indice actuellement en préparation aurait en effet pour conséquence de faire sous-traiter la fabrication de cette indice par la grande distribution, avec les dérives que l’on peut craindre.
La nouvelle fabrication de l'indice des prix par le Gouvernement prendrait ainsi prochainement en compte des «“données de caisses” (prix, certaines caractéristiques des produits) issues des caisses des grandes et moyennes surfaces. À terme, ces relevés seraient utilisés dans les calculs de l'indice des prix en lieu et place des relevés effectués sur le terrain.
Ces enquêtes sont réalisées par les agents de l’Insee selon des règles déontologiques qui garantissent l’indépendance total de cet outil statistique. Si ces relevés devaient être réalisés par les grands distributeurs, ceux-ci seraient en permanence en conflit d’intérêt : « Comment imaginer que les grandes enseignes, soucieuses de la confidentialité de leurs pratiques commerciales, donneraient de manière loyale ces données, en sachant qu'elles pourraient servir à l'Insee pour construire un indice potentiellement défavorable à leur publicité ? » écrit l’intersyndicale dans un communiqué.