Magazine Politique

Mais ou va t’on ?

Publié le 06 mai 2011 par Alteroueb

J’ai été tagué sur un sujet casse-gueule, de ceux qui peuvent produire toutes sortes d’interprétations et autant de réactions parfois violentes. La peau de banane vient de Bembelly. Je vais cependant y répondre bien que d’ordinaire, je cherche toujours à me démarquer de l’actualité immédiate. Je suis blogueur amateur et de surcroit non influent, pas journaliste. Mais le sujet est majeur, primordial même, dans une société en pleine mutation, avec au loin, une échéance électorale déterminante.

Donc, c’est une nouvelle affaire qui secoue autant le milieu sportif que politique. On relate par média controversé interposé, les propos tenus lors d’une réunion de la Direction Technique Nationale (DTN) de la Fédération Française de Football (FFF), dont les protagonistes sont des personnalités…On y parle de la formation de jeunes footballeurs prometteurs, mais on y parle aussi de couleur de peau, et immanquablement de quotas. C’est très à la mode. Si l’annonce de l’affaire m’a paru sordide au possible, avec le sélectionneur national Laurent Blanc en première ligne, la lecture du verbatim m’a fait changer un peu d’avis, mais n’a pas apaisé mes craintes.

Mais ou va t’on ?
Je suis très peiné par ce que j’ai lu et entendu sur et par Laurent Blanc, pièce maîtresse de l’équipe «blank-blanc-beur» de 1998. A début, j’ai partagé en partie l’avis du Faucon et celui de Romain, mais à la relecture attentive des propos, il n’est plus question de piège ou de propos échappés, hors du contexte pour le «Président». J’ai apprécié Blanc comme homme, comme footballeur, puis comme sélectionneur dans sa tâche immense de rebâtir une image correcte de l’équipe nationale. Mais là, au delà de l’aspect purement technique relatif au football, les propos sont terribles.

Je comprends également la colère de mes copains blogueurs envers les méthodes employées. Médiapart, une «taupe», des propos enregistrés dans on ne sait quelles conditions… c’est pas très orthodoxe, c’est même un poil malhonnête, je suis d’accord. Arrivé à ce point, je peine à savoir ce qui est le plus important : la volonté affichée, d’ailleurs déjà mise en oeuvre à Clairefontaine, de limiter l’accès à certains gamins sur des critères non sportifs, ou la manière de révéler le pot aux roses, via un organe de presse décrié si souvent par le pouvoir. Il se trouve que les preuves promises lors de la diffusion du scandale apparaissent au grand jour. Le tableau produit aujourd’hui prouve bien que le «projet» de la FFF est indubitablement dans une phase d’étude avancé et réfléchi, qui va déboucher immanquablement sur des actions concrètes.

Dans cette affaire, je suis perdu, je ne sais que penser, je me sens manipulé de toute part. Je suis surtout très inquiet sur la manière dont notre société évolue. C’est clair, il n’y a plus aucune barrière, plus aucune retenue, aucun complexe diront certains, quant il s’agit d’évoquer les gens qui nous entourent. Il y a les bons et les mauvais immigrés, les français de souche, ou «du corps traditionnel», et les français «un peu moins français» que les autres… En parler aussi ouvertement, à tous propos, n’importe où, n’importe quand, est désormais d’une banalité !

Comment cela va t-il évoluer encore ? Comment en serait-il autrement dans le football professionnel ? Le vrai, celui que j’ai pratiqué longtemps comme amateur éclairé, avait des vertus incroyables de camaraderie, de respect, de partage, de moments inoubliables. Rien de tout cela n’existe à la FFF. A l’image de notre société dirigée par des imposteurs attirés par tout ce qui brille, c’est une multinationale qui transpire l’argent, le pouvoir et l’incompétence, et qui n’a rien à voir de près ou de loin avec un quelconque sport.

Dans le sport, le vrai, on gagne, on perd. En discriminant, tout le monde perd.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Alteroueb 593 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines