Intervenant à titre complémentaire, les mutuelles santé éprouvent une certaine lassitude face à l’augmentation exponentielle des déremboursements effectués par l’Assurance Maladie. Il s’agit effectivement d’une problématique à l’égard de laquelle les mutuelles santé ont le sentiment de se substituer aux fonctions régaliennes de l’Etat. En outre, cette réduction incessante du niveau des remboursements dont nous avons encore eu un exemple très récemment, est d’autant plus critiquable qu’elle repose sur les Français. Il est effectivement indispensable de cesser de croire que les mutuelles santé bénéficient de financements extérieurs parce que c’est non seulement faux mais surtout utopique et irréaliste. Les mutuelles santé s’inscrivent dans une logique d’autofinancement fondée sur les cotisations mensuellement payées par leurs adhérents. En conséquence lorsque les pouvoirs publics ont le sentiment de résoudre le déficit de la Sécurité Sociale en réduisant significativement ses dépenses, ils ne font que reporter le problème sur les citoyens par le biais des mutuelles santé.
C’est pourquoi, le Président de la Mutualité Française a récemment fait part de son courroux à propos de deux thématiques fondamentales. Tout d’abord, il conteste ouvertement le dépassement des honoraires au sein du milieu hospitalier dans la mesure où il semblerait que le fait que les mutuelles santé remboursent la part qui ne l’est pas par l’Assurance Maladie entraîne visiblement certaines dérives. Or contrairement aux idées reçues, toutes les mutuelles santé ne sont pas en mesure de procéder à de tels remboursements si bien que nous risquons d’aboutir à l’instauration d’une médecine à deux vitesses. Ensuite, le Président de la Mutualité Française se montre très critique envers la gestion Gouvernementale de la problématique de la dépendance. Il a effectivement le sentiment que cette réforme se fonde de manière trop importante sur la solvabilité de l’assuré au lieu de s’intéresser prioritairement à ses besoins. En outre, il appartient également aux assurés de prendre conscience de la nécessité d’accomplir des efforts pour préserver dans le temps le modèle social Français.