Magazine Séries

Aleksandra, marquise des anges

Publié le 06 mai 2011 par Ladytelephagy

Bientôt trois semaines d'existence pour la rubrique Séries du Monde, et les choses prennent leur rythme. Comprenez que je commence à avoir le rythme. Mettre à jour les grilles, les audiences, faire des news, ajouter des fiches... je trouve un cycle pour chaque chose.
Du coup, je peux aller chercher dans ma liste les séries qu'il me reste à ficher, et cette liste fait plusieurs pages d'un cahier. Progressivement, je peux prendre le temps de les cocher... et me voilà à ficher, chose rare, une série turque qui a démarré au début de l'année, et que j'ai dénichée sur les bons conseils du Wikipedia anglophone, pourtant avare d'ordinaire en séries récentes du Moyen-Orient.
Cette série, c'est Muhtesem Yüzyil, et en faisant la fiche, je me suis demandé ce qui m'empêchait d'aller cagouler l'épisode et y jeter un oeil. Je ne comprends pas que ce ne soit toujours pas un réflexe. Alors me voilà, au beau milieu de la nuit, en train de parcourir les sites turcs (il y a une première à tout) pour trouver le fichier de mes rêves, et vous savez quoi, ce n'était même pas vraiment difficile à trouver, ce qui devrait me servir de leçon.
Après la douloureuse expérience d'Ayrilik cet été, ça faisait vraiment du bien de regarder Muhtesem Yüzyil. J'avais besoin d'être réconciliée, en fait, avec les fictions de ce pays.
MuhtesemYuzyil
Pas vraiment une fresque historique, Muhtesem Yüzyil, mais ça m'arrangeait parce que j'ai regardé sans sous-titres (mais où sont les sous-titres des séries du Moyen-Orient ? Je cherche encore). Ne comprenant que les passages en russe (enfin non, ptet pas du russe, mais en tous cas c'était assez proche pour que je pige un peu les dialogues), j'ai été ravie d'assister à ce qui m'a semblé être la version turque des Tudors. Oui messieurs-dames, no less.
Un beau jour de 1520, Süleyman apprend qu'il vient d'hériter de la couronne de l'Empire Ottoman. Il a 26 ans (d'accord, il en fait 40, mais officiellement il en a 26) et il devient l'homme le plus puissant de la région à son époque. Ceci fait il va donc s'installer au palais impérial avec sa mère et toute sa suite (dont son meilleur ami qui deviendra son Grand Vizir), et en profite pour faire venir sa concubine Mahidevran et leur fils. Tout cela est charmant. Mais il y a un "mais".
Car le jour-même du couronnement de Süleyman Ier, un navire rempli d'esclaves débarque, avec à son bord, une sublime créature du nom d'Aleksandra, une chrétienne dont les parents ainsi que le mari et la fille ont été méchamment trucidés avant qu'elle ne soit enlevée, non sans une certaine idée derrière la tête... Car, étant sublime, elle est immédiatement sélectionnée pour faire partie du harem de notre Empereur.
MuhtesemYuzyil_Tricheuse
Eh oui, c'est un malin, notre Empereur. Loin de se faire chier comme Henry (un contemporain, d'ailleurs) à révolutionner l'Etat pour pouvoir divorcer, il a tout simplement un harem. Certes l'idée n'est pas de lui et s'explique culturellement, mais c'est ce qui va largement lui simplifier l'existence.
Manque de chance, Mahidevran est d'une sensibilité plus occidentale, dirons-nous. Et elle pensait qu'avoir engendré un rejeton (de sexe masculin, qui plus est) allait lui garantir l'accession au trône. C'est sans compter sur Aleksandra qui, après avoir joué les rebelles pendant une saine période de temps, est résolue à s'approcher de l'Empereur. Mettant ses nombreux atouts en avant (moi-même, je n'ai pas été insensible à la crinière rousse et aux grands yeux verts), elle est prête à tout pour devenir l'épouse de l'Empereur, chose pourtant impensable pour une esclave.
En entrant plutôt dans la couche de l'Empereur Süleyman Ier que dans son bureau, Muhtesem Yüzyil affiche donc sa proximité avec les thématiques de The Tudors, auquel le spectateur occidental ne pourra pas ne pas penser. Mais la série a le bon goût (qui s'explique, là encore, probablement par sa cible) de ne pas en rajouter dans le sulfureux, sans pour autant jouer les prudes. C'est finalement plus sensuel qu'autre chose, comme résultat, notamment vers la fin du pilote quand Aleksandra fait ses premiers pas au harem avant de finalement rencontrer l'Empereur.
Il y a pourtant un peu de politique, car certains conseillers de Süleyman complottent dans leur coin, et qu'une partie, certes courte, mais intéressante, de l'intrigue, nous parle des rapports de l'Empire Ottoman avec la chrétienté (un passage que je n'ai pas compris s'est déroulé au Vatican, par exemple, d'ailleurs tourné en italien et doublé en turc, procédé intéressant).
C'est donc une histoire équilibrée qu'on a ici, ni totalement consacrée aux coucheries et complots à la cour, ni trop sérieuse comme souvent c'est ma crainte lorsqu'il s'agit de séries historiques. Les acteurs sont solides, pour ce que j'ai pu en voir ; notre Süleyman est un peu monolithique mais ça fait un peu partie de la fonction, quelque part, et puis quelque chose me dit qu'il ne restera pas longtemps insensible à Aleksandra (je triche, j'ai lu un peu plus que ce que l'épisode ne disait).
MuhtesemYuzyil_Allegeance
Côté production, si on sent bien qu'il n'y a pas les moyens de The Tudors, pour reprendre mon exemple, le résultat est TRES honnête. Costumes superbes, décors incroyables, et effets spéciaux presque irréprochables mais suffisamment rares pour ne pas entacher le résultat final... Muhtesem Yüzyil est une bonne surprise en ce qui me concerne. Si j'étais masochiste, j'irais regarder la suite, mais sans sous-titres faut rien exagérer ; cela dit, entre une certaine dose d'exotisme et des thèmes familiers parce qu'universels, j'aurais presque été tentée de poursuivre. Mais en tous cas, expérience positive à l'appui, je vais certainement continuer à fouiller par-là...
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Muhtesem Yüzyil de SeriesLive.
Si parmi vous il y a des téléphages turcs qui se cachent, je refuse pas qu'on m'indique quelques autres titres.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Ladytelephagy 428 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines