Un grand nombre d’articles de journaux, de livres et de conférences sont dédiés aux succès. Chacun rêve de les reproduire (qu’il s’agisse du succès d’un homme, d’un produit ou d’une aventure). Pourtant, il y a tout autant à apprendre (si ce n’est plus) des insuccès. Ce n’est pas moi qui le prétend, mais l’ex PDG de Procter & Gamble. Alors, faut-il développer une culture de l’échec ?
En pratique, succès et échecs ne sont pas nécessairement opposés. Il faut très souvent des échecs, voire beaucoup d’échecs pour réussir. Après tout, Thomas Edison réalisa 9.000 expériences avant de parvenir à trouver la bonne formule de l’ampoule électrique. Vous pouvez apprendre beaucoup de vos échecs et développer ainsi votre créativité. Une entreprise qui, par peur du risque et de l’échec, n’innoverait pas, est condamné à terme. Il en est de même pour votre job (et votre carrière).
Accepter l’échec est d’abord un problème de regard collectif. Peu de cultures d’entreprise reconnaissent l’échec comme une valeur positive qui fait grandir celui qui avoue ses échecs. En 2006, quand le nouveau PDG constructeur automobile Ford, alors au bord de la faillit, demanda à ses responsables de noter leurs résultats sous forme de couleurs (vert pour « bon », rouge pour « mauvais »), il se retrouva dans une mer de « vert ». La compagnie ne commença réellement à se redresser que quand ces derniers admirent que leurs résultats n’étaient pas aussi bons qu’ils l’affirmaient.
Cela ne veut pas dire aussi accepter n’importe quelle erreur. Il vaut mieux perdre peu et vite que perdre beaucoup après avoir maintenu longtemps le cap coûte que coûte. Des entreprises comme Google ou Amazon n’hésitent pas à lancer de multiples projets même mal finis et à les retirer aussi vite si le marché n’est pas là.
Cela se traduit pour vous de choisir de faire des petits paris sur des temps limités : tester de nouveaux services ou produits sur des marchés connus ou bien des produits / services existants sur de nouveaux marchés. Votre expérience peut vous aider à très vite déceler alors vos chances de succès ou d’échec. Il en est de même au niveau de votre carrière : testez vos compétences transférables dans d’autres domaines ou saisissez des opportunités dans des secteurs que vous connaissez bien.
La clé du succès de cette démarche passe avant tout par l’apprentissage des leçons de ses échecs. Si vous êtes travailleur indépendant, c’est d’abord une question d’égo. Si vous travaillez dans une entreprise, c’est alors une question de culture d’entreprise. Certaines (hélas, fort peu nombreuses en France) favorisent l’expression des échecs aussi bien que des réussites lors des entretiens annuels ou des revues de performance. Cette acceptation est un signe fort du degré de confiance mutuelle qui existe dans l’entreprise. Un pari qui peut (vous) ouvrir la voie du succès à terme.