La lune
Est un gâteau de miel
Et tous ceux qui soupirent après
Voudraient bien se l’approprier,
Planter leurs crocs dans sa
Rondeur
Et s’en nourrir comme d’une
Hostie.
Avant l’aube
La nuit
bleuit
Le square exhale un puissant nuage d’odeur
Concentration de noires fragrances de terre, d’humide et de sève
Les oiseaux nous cisaillent nous mitraillent déjà de leurs cris
Mais ceux qui installent le Marché au milieu des ombres
n’en ont cure
La ville et ses halos posés disséminés dans le silence
un peu au large de cet obscur îlot de senteur feuillue
n’ont pas encore tressailli
et demeurent à nos yeux
énigme
Avoir, c’est se condamner à perdre.
S’attacher, c’est se condamner à se sentir, un jour, privé de l’objet d’attachement.
Le détachement est le meilleur moyen de se protéger du deuil.
La vie est un deuil permanent ; le deuil qu’implique l’éphémère.
Nous sommes toujours en deuil d’un instant qui vient de se finir.
La mort est l’impuissance absolue.
Le Temps, c’est ce qui unit le passé, le présent et l’avenir.
C'est le mouvement qui entraîne le passé vers l'instant actuel, et c'est celui qui entraîne le moment qu'on est en train de vivre vers après, vers demain.
Orphelins du passé
Prisonniers du présent
Tourmentés d'avenir
Nous vivons dans un
sas.
C’est dans l’impossibilité que l’amour acquiert sa dimension majeure.
Vie et mort sont aussi nécessaires l'une que l'autre à l'équilibre du monde.
Et nous, nous ne comprenons jamais rien à leur obstiné match
nul
P. Laranco