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Un poème de Patricia Laranco (Île Maurice - France).

Par Ananda

Les  mâchoires  de  chien  refermées  du  soleil

ne  veulent  plus  lâcher  le  chiffon

de  ma  peau

mais  je  m'enfonce  en  la  matière  du  présent

dans  son  treillis  de  lobes  végétaux

qui  songent

et  suent  suintent  un  sirop  immaculé

résine  de  lumière  et  d'infini  fractal;

les  vents  chantent   à   la  racine  des  chemins

ou  plus  haut  dans  leurs   forteresses  de  nuée

dont  j'aimerais  bien  gravir

les  colimaçons...

les   fleurs   en   haies   dressent  leurs  dards   leurs étendards

aux  lisières  de  chaque  fourré  de  réel

la  lune  haute  attend

prolongeant  l'axe  creux

vertical  du  tuyau  qui  suit  l'angle  des  murs

et  descend  la  cage  d'escalier  pâle  et  nue

caisse  de  résonnance  aux  échos  de  métal

- comment  démasquer  l'œuvre  de  la  vacuité ?

Le  parking  endormi  longs  reflets  soufrés  mats

semés  par  les  réverbères  verts  et  rêveurs

vient  - est-ce  un  signe  d'allégeance  ? -  s'aplatir

au  pied  du  disque  farineux  qui  tout  en  haut

parmi   l'encre  léchée  de  moire  de  la  nuit

frissonne  et  a  comme  un  mouvement  de  recul.


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