AVEC COLETTE M. (CORRESPONDANCE 4)
4) Chère Colette Le 10/12/2003
Dorlotine. n.f. : Mobil.
Sorte de dormeuse assez longue pour que l'on puisse s'y étendre complètement.
J'avais d'abord pensé t'écrire un divan. Pour cela, il m'eut fallu apprendre les règles de la versification arabe. Trop difficile, trop long, trop fatigant. Alors je me suis allongé sur ma dorlotine et j'ai rêvé. Un amas de mots informes a voulu m'engloutir. J'étais bouffé de l'intérieur. Ils me parasitaient les salauds. Alors, j'ai prononcé des mots magiques : printemps, bonheur, joie de vivre, et j'ai senti en moi des bourgeons, des feuilles, des fleurs. D'un seul coup, un mot a surgit parmi les autres, et c'est tes lèvres qui l'on prononcées : Amitié. (Enfin, je me suis endormi paisiblement).
..... Et voilà ma fatigue envolée ... Je me suis levé plein de courage. J'étais guéri. Merci Colette pour la douce chanson de tes mots que j'entends souvent à mes oreilles et de tous ceux que tu prononceras à nouveau, là ou les dictionnaires n'ont plus grande importance.
Marcel
Colette n'a jamais reçu cette dernière carte postale, mais je suis sûr qu'elle a lu par dessus mon épaule pendant que je l'écrivais.
Postscriptum
Pour mieux profiter et comprendre cette suite de textes, il est préférable de commencer par le premier.