Magazine Nouvelles

La théorie du deuxième matin

Par Yelyam

La théorie du deuxième matinIl fait nuit et très alcoolisé. Tu rencontres cette fille au détour d’un couloir qui mène vers les w-c.

Tu la trouves sublime, elle te trouve sexy. Tu la ramènes chez toi. 

Au petit matin, juste avant d’ouvrir les yeux, tu sens un corps près du tien et tu te souviens. 

Là, t’as un peu peur de la vision d’horreur : hier, c’était la plus belle femme du monde. Mais ce matin, tu te demandes à quoi elle ressemble sans son maquillage, ses vêtements et sans l’alcool dans ton sang…  

Tu sais qu’elle songe à peu près à la même chose. Tu prends les devants, plaque sur ton visage ton plus joli sourire…. Et là, surprise… Elle est vraiment très jolie. Et elle aussi te sourit. Et tu vois bien dans son regard qu’elle n’est pas déçue de te découvrir.

Même si t’es déjà tout nu.

Alors, il se passe un truc entre vous : vous prenez gentiment le temps : de discuter, de petit-déjeuner. Elle te fait rire et elle t’écoute… Tu sens bien que ta la gueule de bois, mais bizarrement, tu te sens un peu plus léger…. 

Tu files sous la douche et tu l’invites à te rejoindre… Et t’es heureux. Et t’as envie d’y croire. 

Au moment de partir, tu oses lui demander son numéro de téléphone. Elle te le donne. Et t’es heureux. Et t’as envie de la rappeler. 

Le soir même, tu l’appelles. Tu es sobre, elle aussi. La discussion est légère et agréable, tu te sens l’âme un peu romantique. Et t’es heureux. Et t’as envie de la revoir.

Deux jours plus tard, tu l’attends à une table d’un salon de thé. La soirée passe comme un rêve. Et t’es heureux. Et t’as envie de dormir avec elle.

Quelques heures plus tard, vous voilà tous les deux un peu intimidés, un peu plus sobres, avec une vraie envie l’un de l’autre. Et t’es heureux. Et t’as envie d’être amoureux. 

Au petit matin, tu te réveilles. Les évènements de la veille te reviennent en mémoire. T’as un sourire sur les lèvres, tu sens les rayons de soleil à travers la fenêtre. Tu te dis qu’une vraie belle journée commence. Et t’es heureux. Et t’as envie de la regarder dans les yeux.

Et là, tu sens que quelque chose ne va pas. Elle est moins souriante que la dernière fois, moins enjouée. La vibration a changé. A moins que ce ne soit toi qui soit un peu moins content ? Ca dépend les histoires, parfois c’est toi, parfois c’est l’autre. Ce sentiment qu’on a tout pour être heureux, et pourtant c’est pas vraiment là qu’on voudrait être. Ou alors pas avec cette personne-là. 

Tu viens d’être victime de la théorie du deuxième matin. Ne va pas plus loin… 


Retour à La Une de Logo Paperblog