Un vent souffle depuis que les Tunisiens nous ont montré le chemin. Ce vent, parle d’une autre forme de pouvoir, d’une autre façon de faire irruption dans les décisions, plus puissante que s’indigner ou combattre. Nous le nommons le « souffle du résolutoire».
Le résolutoire étant cette posture que chacun peut prendre, sans être parfait, pour surmonter les obstacles, en créant un cadre pour qu'émergent des propositions constructives.
Prenons un exemple au sein d'une activité collective.
Commençons par faire une petite enquête auprès de toutes et tous pour savoir ce qui ne marche pas, et pourrait être amélioré.
Réunissons le maximum de monde dans le but de décider ensemble trois mesures qui apparaissent à tous essentielles. Engageons-nous à ce qu’au moins une mesure soit mise en place !
Puis recommençons autant de fois que nécessaire !
Et surtout ne nous arrêtons pas derrière « on ne peut pas », il nous faudra changer, les règles, peut être le droit et plein de choses encore.
Le « souffle du résolutoire » peut se renforcer, en s'entrainant à adopter les propositions suivantes :
- Proposition n° 1
Personne n’est parfait (homo sapiens-demens ), cela ne donne aucun avantage de perpétuer son côté victime ou bourreau.
Si vous êtes, ou vous vous sentez victime de quelque chose, tentez le dialogue interne suivant « qu’est ce qui pourrait faire que j’exerce mieux ma vigilance, pour que la prochaine fois, dans une situation analogue, je ne me considère plus comme une victime ».
Si vous vous sentez bourreau : « qu’est ce que je pourrais mettre en place pour être plus bienveillant et moins me sentir menacé ».
Si vous avez affaire à un « bourreau » : droit dans les yeux, pas par Internet, ça ne marche pas (les bourreaux aiment bien la distance), « je sais que tu as vraiment de la valeur, qu’est ce qui fait que tu te sent obligé de l’exercer en faisant des pressions, des sous entendus qui ne servent pas ta cause, et appellent inévitablement un jour ou l’autre à la révolte ?
Si vous avez affaire à une victime proposez lui un exercice d’auto-vigilance analogue à celui du début.
- Proposition n°2
Il est vital de se protéger des multiples formes de harcèlement, et de débordement, ainsi que des manifestations de perversion.
Lorsque vous vous sentez harcelé, sous pression, débordé ; c’est l’alerte générale !
Vous pouvez tenter alors la question suivante :
Si je ne fais pas ce que j’estime être urgent, que va –t-il réellement se passer ?
Si vous êtes en face d'une situation perverse (double contrainte, mensonge caractérisé ), tentez de respirer, de lacher prise et de vous mettre à distance.
- Proposition n °3
Il est crucial d’exercer sa vigilance sur mensonges par omission, les non dits.
Il suffit pour réduire l'énervement sous-jascent de se demander qu’est ce qui occulté et qui me semble important dans la proposition de l’autre.
- Proposition n° 4
Le possible est toujours une alternative, sauf quand on est mort.
C’est un pari qui nécessite juste de se dire : oui l’évolution est risque et "vouloir" ou croire au statu quo, c’est être dans le camp des cybers-robots !
- Proposition n°5
On peut partager ses faiblesses avec son voisin de palier, n’importe quel groupe, il suffit de faire avec un minimum de précautions.
C'’est l’idée que je pratique avec des jeunes.
Partager ses faiblesses, s’excuser, humanise partout et toujours.
- Proposition N°6
Ni le rentre dedans et le « mais » sont des choix ou des obligations, il suffit d’en évaluer les conséquences.
Tentez de remplacer le mais par un "et"
- Proposition n °7
On peut choisir d’être créatif tout de suite, et, se donner les moyens d’évaluer ce que cela donne.
Prendre en compte les échelles de temps est, à cet endroit, indispensable.
Proposition n°8
- Soyez aussi gentil avec les zônes d’ombre de votre voisin que vous l’êtes avec vous
Si vous vous sentez agacé par quelqu'un que vous trouvez violent, c'est que vous l'êtes aussi, remerciez alors de vous aider à évoluer.
- Proposition n °9
Il est intéressant d’avoir sur le feu au moins trois projet : un à court terme, un à moyen terme le dernier à long terme.
Cette proposition m'a été transmise par un des fondateurs d'Amnesty international
- Proposition n °10
Avant de dénoncer quelque chose, demandez-vous: qu’elle énergie vous devriez mettre en place pour que ce que vous dénoncez n’existe plus ?
C’est à dire soyez sûr de ne pas avoir peur de risquer gros dans le processus et, le cas échéant, cela sera une occasion au réajustement.
- Proposition n°11
N'hésitez pas à vous poser la question : quelles sont les règles qu'il faudrait mettre en place dans une situation donnée pour qu’il y ait un maximum d’efficience, c'est à dire un minimum d’énergie et un maximum de résultat ?
- Proposition 12
Quel est le sens et l’utilité de ce que vous faites maintenant ? En êtes vous sûr ?