Quarante garçons, du CM1 à la 1 ere, sont en pension à l’école de la Péraudière à Montrottier, qui prône les valeurs du catholicisme traditionaliste. Les messes sont en latin, les élèves coupent eux-mêmes le bois, sont en uniforme pour les cérémonies et ne rentrent chez eux que tous les quinze jours
Pupitres en bois et tableau noir, sol de la cour en terre battue, pas de télé à l’internat, la Péraudière donne néanmoins furieusement dans le rétro. Et l’assume. « Nous inculquons, aux enfants, l’amour de la vie campagnarde » explique Philippe Houzelle. « Nous leur faisons faire des jeux en pleine nature. Quand il neige, ils font du ski (NDLR sans remonte-pente !) dans le pré en contrebas. Le soir, les enseignants et les élèves balayent les pièces, ça donne le sens du concret. Et ceux qui le demandent coupent le bois, sous surveillance d’adultes bien sûr ».
L’uniforme n’est plus de rigueur, sauf « pour les jours de fête. On évite quand même les tenues fluo les autres jours » glisse le directeur.
Les quarante élèves – le nombre autorisé par la commission de sécurité- viennent d’un peu partout, « même si 80 % sont issus du Sud-Est, principalement d’un triangle Lyon/Grenoble-Valence. Et nous avons des gens de toutes origines sociales, de l’agriculteur au noble ».
Pour inscrire son enfant à la Péraudière, mieux vaut quand même partager une conception très traditionaliste du catholicisme. La messe hebdomadaire – les prières sont quotidiennes- est ainsi servie en latin dans la chapelle de l’école par les capucins de Morgon.
« Il faut effectivement s’engager sur la morale catholique » détaille le directeur, par ailleurs officier de réserve dans les chasseurs alpins. « Ici, c’est cadré. C’est d’ailleurs ce que recherchent les parents. Des garçons ont besoin d’un suivi, même s’ils sont loin d’être la majorité ».
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