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Aimer

Publié le 11 mai 2011 par Gentlemanw

Elle aurait pu être une amie, elle aurait pu faire partie de la famille, cousine, soeur ou simplement être une relation de travail, collègue ou amie.

Elle était là, devant son café, dans la fraicheur d'une matinée de printemps. La pluie avait enfin marqué le sol, les fleurs des pots en terrasse, cette odeur grasse de terre remontait avec l'évaporation due aux premiers rayons du soleil. Ce soleil qui tombait si fort, si tôt dans la saison sur sa vie. Elle était amoureuse, si fortement, si intérieurement. Elle avait erré si longtemps dans le pays des coeurs, pour elle, pour les drageurs de passage, pour les conseils de ses amies, pour ses parents mais elle était là, ce matin, sur ce bout de trottoir, avec le brouhaha de matinée naissante. Réfléchir, elle l'avait fait jusqu'à l'épuisement des ses forces.

Elle avait pleuré, longuement, énormément car elle avait voulu se libérer de ce poids en elle, dans son âme. Epuisée, avec ses mouchoirs éparpillés sur la sol de sa chambre mauve, une décoration récente, dans des tons bien à elle, dans sa nouvelle liberté, son nouvel appartement. Cette indépendance acquise seule, sans un homme, loin du schéma défendu par ses parents. Elle était heureuse quand elle avait tourné la clef de ce lieu, s'était assise au milieu sur une chaise oubliée par les précédents locataires. Elle avait fermé, ouvert, fermé et jouer à ce jeu avec ses yeux pour voir la déocration se matérialiser. 

Elle dormait seule maintenant dans cette chambre, son corps en liberté, ses mains libres, son esprit aussi, pas totalement.

Que penseraient-ils ?

Comment leur dire un jour ?

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Ce jour était avant-hier, une ballade avec cette jeune femme, croisée à une soirée entre collègue, amie d'ai et autre relation, là part hasard, présente près d'elle assez vite. Coup de coeur pour discuter de mode, de blogs, bloggeuse aussi, intensément amie, des rises, des sourires en regardant le spectacle burlesque dans ce lieu, puis du calme, un coin de banquette à parler de ballades à la mer, de boulot, de marketing, de blog encore sur les chaussures, en échangeant chacune des regards sur les stillettos de l'une et de l'autre. Sourires, rires et bulles de champagne ! Quelques clichés, de flashs, des amis heureux de partager cette soirée.

"Je vous raccompagne."

France "Oui", très intérieur, très palpitant.

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Hier, après plusieurs expositions, dîner avec ce groupe d'amis, elles s'étaient donné rendez-vous dans un parc, à la sortie de leur travail. Libres, et sous le soleil chaud, le temps était lourd.

Elles avaient marché, l'une en robe liberty, ceinte d'une douche tresse de cuir noir, l'autre avec ce gilet noir en laine si fine, si douce , si près de son corps. Avec un jupe crayon, ses talons, ses jambes avec un blush de nylon. Elles savaient, elles avaient marché, bu un jus de fruits frais.

Puis elles avaient ri quand en même temps, elles s'étaient demandé de venir dîner l'une chez l'autre, en même temps. Une palpitation si forte, si intense, si charnelle.

Elles avaient choisi une salade, quelques crudités à l'épicerie du coin de la rue, en bas de chez elle. Elles s'étaient serrées dans la minuscule cage d'ascenseur à l'ancienne, vers le cinquième étage. Quelques marches encore ! l'ancienne étage des bonnes, maintenant son appartement sous les toits, son cocon.

Elles s'étaient installées en ouvrant les fenêtres, espérant la pluie, avec cette chaleur, alanguies dans chaque coin de ce canapé chesterfield. Puis elles s'étaient avancées, sur la couleur argent, sous la lumière, elle avait choisi des spots à l'ancienne, une ambiance Harcourt pour son quotidien.

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Copyrights photos Andrey Yakovlev

Sous ce jeu de lumière crue, elles s'étaient rapprochées, aimées, déshabillées, caressées. Rien de pouvait les arrêter, ni même les grosses gouttes sur le rebord de fenêtre, sautant sur le parquet. Cette fraicheur, nouvelle et soudaine, croisait la chaleur de leur amour intense, libéré. Le temps fuyait par l'ouverture, elles avaient toutes la nuit.

Jusqu'à ce matin ...

A toutes les femmes, et leurs amours !

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