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Gaz de schiste : c'est maintenant que tout se joue !

Publié le 11 mai 2011 par Bioaddict @bioaddict
Manifestation contre le gaz de schiste à Paris
Les députés se penchent actuellement sur une proposition de loi de l'UMP sur les gaz de schiste. Le texte visait au départ à abroger les permis accordés et à en interdire l'exploration et l'exploitation. Il ne vise maintenant que la fracturation hydraulique, ce qui est loin de satisfaire les écologistes.

"On n'est pas masoschistes!", "Ni ici, ni ailleurs, ni aujourd'hui, ni demain No gazaran ", scandait la foule réunit mardi devant l'Assemblé nationale. Près de deux cents manifestants se sont ainsi réunis pour exprimer leurs craintes face à cette nouvelle source d'énergie qui effraie.

Lire : Gaz de schiste : manne énergétique ou calamité écologique ?

Pour la première fois depuis le début de la mobilisation, Eva Joly, José Bové et Nicolas Hulot se sont affichés ensemble pour "faire pression" sur les députés. "Tous les écologistes sont unis dans ce grand combat, il n'y a pas de désaccord", a ainsi affirmé la députée européenne.

La proposition de loi initiale semblait pourtant une bonne nouvelle pour les anti-gaz de schiste. Le texte du député UMP Christian Jacob préconisait l'interdiction pure et simple de la fracturation hydraulique, tant décriée par les écologistes. Par conséquent, on espérerait que les permis d'exploitation accordés il y a plus d'un an par l'ancien ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo, seraient annulés.

Ce n'est plus le cas puisque la dernière mouture du texte laisse la possibilité aux exploitants titulaires des permis de déclarer dans un délai de deux mois la technique qu'ils veulent utiliser pour extraire les gaz de schiste. C'est uniquement en cas de recours à la fracturation hydraulique ou en l'absence de réponse que les permis peuvent être abrogés.

Le député vert Yves Cochet, qui estimait fin mars à l'Assemblée nationale que l'exploitation de ce gaz "coûte très cher et n'est pas profitable pour les entreprises elles-mêmes", qualifie ce pas en arrière de "scandale" et dénonce "un tour de passe-passe".

Du côté du gouvernement, le ton se veut rassurant : "Avec cette proposition de loi, c'est l'occasion d'aller plus loin dans la mise en oeuvre du principe de précaution" a ainsi déclaré la ministre de l'écologie Nathalie Kosciusko Morizet. "Le documentaire Gasland nous a tous impressionné, avec cette boule de feu qui sort d'un robinet dans une maison américaine" assure-t-elle. "Concernant les permis déjà octroyés, c'est l'autocritique : les procédures ont été respectées mais ces procédures sont très insuffisantes et cet épisode le révèle". Elle a évoqué à cet égard une réforme du code minier qui prend en compte de manière "insuffisante" le point de vue des territoires.

Enfin, aux écologistes qui protestent contre la rédaction ambiguë de la deuxième mouture de la proposition de loi, la ministre assure qu'il "s'agit bien d'abroger tous les permis de recherche qui n'ont plus de raison d'être après l'interdiction de la fracturation hydraulique". Et ce, a-t-elle ajouté, "de la manière la plus sûre juridiquement" qui permettrait "d'éviter de prêter le flanc à des demandes de compensations financières qui n'ont pas lieu d'être".

C'est ce mercredi que la proposition de loi UMP interdisant la technique de la fracturation hydraulique pour explorer les gaz de schiste devrait être votée en séance publique à l'Assemblée Nationale.

L'examen de ce projet de loi coïncide avec la remise d'un rapport du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) évaluant que "près de 80% de l'approvisionnement énergétique mondial pourrait être couvert par les énergies renouvelables à l'horizon 2050 à condition que des politiques publiques adaptées soient mises en oeuvre".


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