Une semaine à l'heure espagnole

Nous revenons de vacances. Nous sommes partis tous les quatre une semaine en Espagne, dans les environs de Barcelone. J'avais opté pour un compromis. Nous avions loué un mobil-home dans un camping en bord de mer avec piscine chauffée couverte et piscine en plein air. Ainsi nous avons pu alterner entre des journées "farniente" et des journées "découverte" intensives.

Nos jours sédentaires, nous profitions des bains de soleil pour bronzer, lire, nous promener sur le bord de mer. Les filles ne quittaient pas leur vélo sauf pour aller se baigner avec leurs copines dans la piscine. C'était très calme, nous avons vraiment pu nous reposer.

Les jours visite, nous partions direction Barcelone avec un programme pour la journée et les filles armées de leurs trottinettes pour leur faire oublier les kilomètres avalés.

Nous nous déplacions en métro mais n'empêche que nous avons beaucoup marché, seul moyen de découvrir pleinement la ville et ses petites ruelles pleines de charme.

Nous avons pu ainsi visiter la Sagrada Familia toujours en construction et ce pour quelques années encore, emprunter l'ascenseur, tomber sur la projection du film explicatif dans la crypte en français, plus captivant pour les enfants. Elles ont accroché à l'oeuvre de Gaudi.

La façade de la nativité réalisée par Gaudi

Les colonnes telles une forêt d'arbre

Nous sommes allés au park Güell, ce qui aurait dû être une cité-jardin, le temps d'un pique-nique et nous étions repartis.

Il s'agirait du plus long banc du monde

Détail du plafond de ce qui aurait dû être le marché couvert

Nous avons admiré les maisons dessinées par Gaudi en nous promenant sur le Paseig de Gracia. Nous avons continué notre ballade sur Las Ramblas. J'avais prévu un stock de pièces de monnaies à distribuer aux mimes pour qu'ils s'animent.

Nous avons fait une halte au marché couvert, une merveille. Les étals des marchands proposaient des salades de fruits frais pour 1 ou 2€, des jus de fruits frais pour 1,50€. Cette profusion de couleur et de saveur était un vrai plaisir. Sans oublier, les odeurs des charcuteries à base de porc ibérique, le meilleur du monde qui ne pouvait laisser personne indifférent.

Nous sommes allés dans le vieux Barcelone, autour de la cathédrale, vers le musée Picasso. Nous avons trouvé la boutique Papabubble, assisté à la fabrication de bonbons artisanaux, de véritables œuvres d'art. Nous en avons dégusté et nous sommes repartis avec un petit stock qui ne va pas faire office de souvenir bien longtemps. Il diminue chaque jour.

Le mardi, alors qu'il faisait un temps magnifique, presque trop chaud au soleil, nous empruntions les trottoirs à l'ombre, l'orage est arrivé en fin de journée. Nous étions au bas de la colonne de Christophe Colomb. Nous avons filé à la voiture, récupérer polaires, vêtements de pluie, parapluie - Je suis extrêmement prévoyante. Une fois ressortis du parking, il pleuvait très fort. Pour ceux qui ont suivi la rencontre de foot Barcelone-Madrid, vous avez pu vous rendre compte de la virulence de l'averse qui n'en finissait pas. Nous avons réussi à atteindre la superbe Plaza Reial et trouver un resto très accueillant. Évidemment il affichait des prix touristes mais ils étaient malgré tout moins chers qu'en France et le service comme la qualité était au rendez-vous. Nous avons enchaîné par un spectacle de Flamenco qui a subjugué les filles. Elles voulaient imiter les danseuses et n'arrêtaient plus de taper leurs pieds à toute allure par terre. Comme quoi elles avaient encore de l'énergie en stock...

Nous sommes partis à la découverte de la colline de Montjuic, toujours dans Barcelone. Nous avons pris le funiculaire pour l'atteindre et nous avons commencé notre périple par la fondation Miro. Ma fille aînée J. rale avant de partir en visite mais une fois sur place, se passionne par tout ce qu'elle voit et réclame des audioguides partout.
Le film décrivant la vie de Miro et son œuvre était projeté en espagnol. J. s'était assise à côté de moi pour que je fasse la traduction, mon autre fille s'était mise au premier rang pour mieux voir. Elle n'a pas bougé et a assisté à toute la projection captivée par l'écran. J'aime les voir s'intéresser à la culture, à l'art, s'ouvrir à d'autres cultures.

Nous avons exploré la colline Montjuic, très boisée, c'est un havre de paix. Comme nous sommes au-dessus de la ville, il y fait moins chaud, un peu plus d'air circule. C'est très agréable.

Nous avons parcouru El Poble Espanyol. Il a été construit pour l'exposition universelle de 1929. Chaque édifice reproduit l'architecture d'un coin d'Espagne. C'est très joli, interdit aux trottinettes mais des casiers à consignes sont prévus.
J'ai adoré voir des orangers chargés de fruits, flâner dans ces ruelles, prendre des photos, profiter de ce temps radieux.

J'ai beaucoup aimé le livre qui m'a accompagné là-bas, "Le club des incorrigibles optimistes". J'avais emmené "Le lièvre de Patagonie" pour le terminer mais rien à faire, j'ai laissé tombé, je ne vous le recommande pas. Je n'aime pas la suffisance de l'auteur qui ressort un peu trop souvent à mon goût. J'ai tenu la moitié et puis j'ai décidé d'arrêter. Je déteste ne pas terminer un livre que j'ai commencé mais là j'avais l'impression de perdre mon temps or c'est ce que j'ai de plus précieux.
J'ai aussi pu lire un livre découvert sur le blog que j'adore du petit monde de Mirontaine, je vous laisse le découvrir ici.

Samedi nous avons repris le chemin du retour, bronzés, en forme, heureux d'avoir pu passer du temps ensemble. Nous n'avons qu'une envie, retourner à Barcelone. Cette ville nous a charmés et je ne laisserai pas autant d'années s'écouler cette fois avant de marcher sur Las Ramblas.

Lundi matin, alors que nous nous préparions à partir pour l'école. Mes deux filles voulaient absolument prendre le livre sur Gaudi que j'ai acheté pour le présenter à leurs maîtresses et à leurs classes. J'ai laissé à la plus jeune cette primauté. Mardi, c'est J. qui l'a glissé dans son cartable. Le matin alors que je revenais de déposer E. à la maternelle, je l'ai trouvée assise par terre, dans la cour, avec son meilleur ami, tous les deux penchés sur ce livre qu'elle était heureuse de lui faire découvrir. Elle lui décrivait tout ce qu'elle avait vu avec moultes explications.

Et puis un bonus de plus pour ces vacances, pour une fois, la reprise du boulot ne coïncide pas avec une semaine de perfusion puisque je l'ai eue pendant les vacances. Ma reprise me semble plus douce.

Malheureusement, ça ne va pas durer. La semaine prochaine, jeudi 19 mai, non seulement j'ai ma perfusion d'herceptine mais en plus je vois ma gynécologue pour ma visite de contrôle et je passe un scanner TAP, tout l'abdomen, pour vérifier que je n'ai pas de vilaines métastases comme on me le fait maintenant tous les 6 mois. Je vais devoir faire une prise de sang au préalable, tester mes marqueurs. Une petite immersion dans le stress, dans cet hôpital indissociable de ma vie. Ça ne me manquait pas du tout mais si ça me permet de vivre encore des tas d'autres vacances comme celles-ci, je n'hésite pas une seconde.

Et pour terminer cette balade espagnole, place au flamenco et dire que c'est l'heure des tapas...