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Equipe de France : Yaka, Faukon !

Publié le 11 mai 2011 par Lben

Chronique du mercredi 11 mai 2011.

Ca y est, le groupe des 30, enfin des 32, ou plutôt des 24 valides et 8 convalescents, a été donné. On est encore loin de l’échéance et c’est tant mieux, au vu du nombre de blessés et convalescents à remettre sur pied et des chantiers qu’il va falloir achever d’ici le 9 septembre.  Faisons le tour du propriétaire…

Une certaine cohérence :

Cette sélection est marquée par le dernier Tournoi et notamment le match contre l’Italie qui a laissé des traces dans l’esprit de Marc Lièvremont au point de coûter leur place à des joueurs cadres comme Yannick Jauzion et Sébastien Chabal. Sans analyser ces 2 cas individuellement, je trouve que la prise de risque qui consiste à ne pas prendre 2 joueurs d’expérience à 2 postes stratégiques est importante. Quel est le danger à les sélectionner ? Qu’ils ne soient pas suffisamment bons pour être titulaires ? Et alors ? Ca a déjà été le cas et l’un comme l’autre ont su l’accepter. Par contre, Yannick Jauzion, en Irlande par exemple, a prouvé que, même pour quelques minutes, son expérience pouvait être déterrminante pour l’équipe. Quelle est la mauvaise surprise que l’on risque ? Qu’avec 2 mois de préparation physique, après une période de repos suffisante, ces 2 gros gabarits arrivent le 9 septembre en pleine forme et soient des titulaires en puissance ? Qu’ils prennent la place à d’autres joueurs comme Bonnaire, Lakafia, Traille ou Mermoz ? Et alors, il n’y a pas grand chose à perdre à les prendre, notamment au centre où tout est à construire. Bien sûr, si Fritz et Bastareaud avaient été de la partie, j’aurai légèrement nuancé mon discours, mais là, dans une équipe qui manque de certitudes, leur présence ne pouvait être qu’un plus.

Devant, la cohérence prédomine sur les noms des joueurs choisis. Les 4 seconde lignes sont des choix habituels, de même que les talonneurs et Mas et Ducalcon. La 3ème ligne titulaire Bonnaire – Harinordoquy – Dusautoir semble sortir renforcé, et ce d’autant que seul Ouedrago est suppléant à l’aile pour 2 troisième lignes aile. Le choix de 3 troisièmes lignes centre est la vrai surprise à ce niveau. Mais il y a gros à parier que Lakafia connaîtra sa première sélection comme 3ème ligne aile et qu’il pourrait, au vu de ses qualités, se révéler comme une belle surprise à ce poste et, pourquoi pas, bouleverser la hiérarchie…

Derrière, les choix de joueurs, individuellement, sont aussi en ligne avec les décisions prises ces derniers mois, que ce soit le maintien des Palisson, Estebanez, Marty, Huget, Trinh-Duc, Parra, Yachvili, Clerc, Traille, Médard et Rougerie. Seul le changement entre Poitrenaud et Heymans, sur la base d’un Tournoi décevant pour le premier et de la forme du moment pour le second, et la confirmation de Skréla en deuxième ouvreur, viennent amener une nouveauté à cette sélection. Le présence d’un joueur expérimenté, en doublure de François Trinh-Duc, semble tomber sous le bon sens pour ce type de poste, d’autant plus qu’il faut envisager de jouer sous la pluie et que le profil du néo-Clermontois devrait bien s’y prêter.

D’énormes zones d’ombre :

Ce n’est pas la sélection de 30 joueurs qui allaient rassurer sur le niveau de l’équipe mais, quand même, tout le monde attendait quelques signes rassurants. C’est loin d’être le cas, déjà par ce que 3 joueurs, Rougerie, Barcella, Domingo, ont actuellement plus de probabilité de ne pas être prêt physiquement pour la date butoir du 22 août ( transmission des listes à l’organisateur ) que de l’être, que 2 autres, Szarzewski et Mermoz, n’ont plus joué depuis le début de l’année et que 2 joueurs, Traille et Millo-Chluski, sont actuellement en difficulté et pas sûr de jouer les prochains matchs. Ca fait quand même beaucoup de joueur dont l’intégrité physique n’est pas totale. Ce qui a pour conséquence, non seulement de laisser planer un doute quand au profil de l’équipe, mais aussi de compliquer la préparation physique et technique du groupe et, en plus, au poste de pilier, de laisser courir une concurrence qui pourrait se révéler néfaste.

Je suis surpris qu’aucun journaliste n’ait posé la question de savoir quelle serait la règle du jeu appliquée pour passer de 6 à 4 piliers le 22 août. Est-ce que si Barcella et Domingo passent avec succès des tests physiques, à mi-août, ils sont surs de monter dans l’avion ou est-ce que cela se règlera sur le terrain de rugby, en prenant les meilleurs physiquement et rugbystiquement au moment du choix ? La première hypothèse laisse toute ses chances à Fabien Barcella, alors que la seconde lui donne peu d’espoir, car il aura besoin de plusieurs matchs pour revenir dans le coup, lui qui n’a quasiment pas joué de la saison.

A l’inverse, Aurélien Rougerie a juste besoin de prouver qu’il peut marcher pour monter dans l’avion ! C’est bizarre comme choix, car autant un pilier qui revient à 80-90%  de son potentiel est capable de livrer des matchs de bon niveau, pour peu qu’il se serve de son expérience pour compenser un manque de rythme, autant un centre qui n’est qu’à 80% de ses capacités peut devenir un danger en défense pour sa propre équipe et un joueur peu utile en attaque, pour peu qu’il n’ait pas retrouvé toutes ses qualités de vitesse et de changement d’appui. Il n’y a qu’à se rappeler le retour prématuré de Vincent Clerc et les difficultés qu’il a rencontré au début pour se dire que le challenge va être compliqué pour Aurélien Rougerie.

Marc Lièvremont a en tête une équipe et un jeu virtuel qui ont peu de chances de voir le jour, même pendant la Coupe du Monde. Selon ses dires et ses faits, sa paire de centre favorite consiste en l’association Mermoz – Rougerie. Autant dire qu’elle tient aujourd’hui du fantasme et que la paire de centre qui a, pour le moment, le plus de chances de démarrer la Coupe du Monde, c’est l’association Traille – Marty, celle qui a fini le Tournoi. Pareil en ce qui concerne un soi-disant jeu total qui marierait les exigences du haut niveau avec l’esthétique du jeu à la française. Le manager français ferait mieux de se rappeler que sa victoire la plus probante est le Grand Chelem 2010 bâti sur une défense et une conquête de fer. Il devrait, aussi, regarder en boucle les tests matchs 2008 entre les Lions Britanniques et les Springboks. Parce que, comme ces affrontements le démontrent, la dimension physique sera prépondérante lors de cette Coupe du Monde. Encore plus, à mon avis, que lors des éditions précédentes. Mais, ça, le sélectionneur français n’a pas l’air de vouloir l’entendre…

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