Le bord du chemin ...
Je ne sais rien plus gris sur le bord du chemin
Que cet homme transi qui n’attend plus demain
Celui qui n’attend rien, que la vie insupporte
La maison grande ouverte et ouvertes les portes
Il attend le retour, rêve de la revoir
L’entendre demander un frais rosé à boire.
Les tempêtes et le vent froidure et canicule
Feuilles mortes d’automne que le Mistral bouscule
Souvenirs de beautés de jeunesse féconde
Rêves de joie immenses où son cœur vagabonde
Bonheur d’avoir le droit d’aimer et d’être aimer
Illusion du bonheur, un amour parfumé.
La pluie tombe en bourrasques et gonfle les ruisseaux
La tempête d’orage drosse aux roches les vaisseaux
Et la pluie devient neige la froidure s’installe
Pour le feu conserver il n’est pas de Vestale.
Le jour comme la nuit n’ont guère d’importances
L’Amour qu’il a pour elle est sa seule pitance.
Défilez ravissantes en beaux costumes d’été
Longez le bord de mer, ne soyez que beauté
Femmes de tous les âges où que l’homme se trouve
Ses yeux ne vous voient pas, nul sentiment n’éprouve.
Il est dans son désert, et sur le roc brûlant
L’eau de ses yeux s’écoule en un silence hurlant.
Il ne bouge pas plus, qu’un chêne centenaire
Rigide comme un roc, allure de factionnaire
La pluie, la neige, le froid, la canicule les vents
Tempêtes et ouragans quelque soient les tourments
Sont sans effet sur lui car seulement une femme
Allumera le feu qui lui dira sa flamme.