Aux pétales Brisés…
Aux pétales Brisés…
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Ce jour-là,
Tes yeux me dirent étrangement que je te faisais peur,
Que mon beau masque semblait n'être qu'un leurre…
Ces yeux effarés d'animal traqué, d'habitude si rieurs
Pourtant… Craignaient en moi l'étrange enjôleur.
Mais je te jure encore et pour toujours,
Malgré ma douleur et mon coeur si lourd,
Que mon amour en tes yeux bleus était sincère,
Autant que peut l'être une Flamme entre mes serres.
Tu as claqué et arraché cette porte, déchirant ainsi
Ce qui me retenait sur cette Terre, éternellement avachi…
Une larme versée par toi aurait fait déborder mon coeur,
Mais tu n'as même pas pleuré, comme le dictait ta terreur.
Comme ton geste d'hier était pathétique !
Comme cette gifle qui sonne encore sur ma peau,
Tel un de ces « je m'en veux » qui t'étaient si typiques,
Et qui m'envoûtaient jusqu'à faire de moi ton suppôt.
Oui,
Si faux était mon visage de cire immuable,
Et mes mots si durs, à tes oreilles insupportables.
Oui,
Je te crie pleurant « Je m'en veux » à mon tour,
De n'avoir pas su te voir, d'être resté si sourd…
Je pouvais m'enfermer des heures loin de toi, dans le noir,
Et si hiératique qu'ait été ma face, tu m'inventais l'histoire
Qu'elle semblait te conter, laissant ta jalousie
Imaginer ce que ma froideur ne t'avait pas dit.
C'est l'inévitable empreinte d'Amour sur le temps :
Ses caprices finissent par détruire son propre ouvrage,
Et les pleurs sont le sort échu aux amants d'antan.
Une Flamme est si aisément éteinte qu'elle ne supporte pas l'âge…
Postscriptum
La suite promise au "noir d'encre"...