Clermont reçoit Biarritz vendredi, en match de barrage d'accession aux demi-finales du Top 14 de rugby, après une saison difficile dans la foulée de son premier titre de champion de France qui a transformé le club auvergnat en cible.
Après un siècle de patience, dix finales perdues et des générations de déçus rassemblés place de Jaude, le titre de champion de France conquis fin mai 2010 en finale face à Perpignan a entraîné un inévitable relâchement. Mais malgré la qualification pour un barrage à domicile, comme l'an passé lors de la campagne victorieuse, le virage à été des plus délicats à négocier.
Le tenant du titre, attendu sur tous les terrains de l'Hexagone, n'a remporté que deux succès hors de ses bases de toute la saison en Top 14, à Bourgoin le 20 août et face à un Stade Français moribond mi-avril.
"La saison a été effectivement compliquée. Il y a des objectifs qui étaient à notre portée face auxquels nous avons été absents ou lamentables, je pense notamment à la défaite à La Rochelle, à la défaite à Agen ou à la pâtée que nous avons prise à Montpellier", a reconnu auprès de l'AFP le président René Fontès.
"Tout comme quelqu'un qui rêve d'Annapurna a sûrement besoin de prendre quelques jours de vacances et n'a pas envie de recommencer cette exploit le lendemain, on peut imaginer qu'on ait eu besoin d'un temps d'ingestion un peu plus long que ceux qui se saoulent de Bouclier de Brennus tous les trois ans...", poursuit-il.
En parallèle des contre-performances sportives, la saison des Auvergnats a été rythmée par une succession d'événements contrariants, comme les suspensions du rugueux 2e ligne canadien Jamie Cudmore et celle du capitaine Aurélien Rougerie. Sans oublier le feuilleton Nalaga, du nom de l'ailier fidjien meilleur marqueur d'essais du Top 14 en 2008 et 2009, parti aux Fidji en décembre et jamais revenu pour raisons familiales.
"Je ne sais pas si chaotique est le bon terme pour qualifier notre saison... Irrégulière, compliquée, oui, mais on reçoit notre match de barrage et quand on voit que des équipes comme l'Usap ou Toulon ne sont même pas qualifiées, notre saison n'est pas non plus catastrophique", estime le 2e ligne Julien Pierre.