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Contrer la culture de dépendance

Publié le 12 mai 2011 par Copeau @Contrepoints

Contrer la culture de dépendanceLaurent Wauquiez dénonce le fonctionnement actuel de l’aide sociale en France. Une certaine confusion autour des montants cités ne contredit nullement les effets dramatiques qu’il dénonce. Le cumul des aides sociales offre parfois des revenus supérieurs à ceux du travail, et cela malgré la mise en place du RSA en juin 2009 : une étude récente de l’Insee indique qu’un couple avec trois enfants sans travail perçoit un revenu net (tous transferts) proche de €25.000 annuels. Ce déséquilibre engendre hélas souvent une culture de dépendance et mène à l’exclusion en masse. La proposition du ministre, très imparfaite, a le mérite d’ouvrir un vrai débat de fond sur notre modèle « social » manifestement inefficace.

Au Parti Libéral Démocrate, nous proposons de faire du RSA l’unique aide sociale en fusionnant toutes les aides et droits connexes actuels, afin de mettre fin au caractère opaque et inéquitable du système actuel : une partie seulement des foyers à faible revenu perçoit les aides auxquelles ils sont éligibles, les autres n’en ayant pas connaissance. Nous proposons également de limiter le montant total de façon à ce que le cumul des aides soit toujours bien inférieur aux revenus du travail. Nous avons bien conscience que cette limitation du RSA ne peut s’envisager sans la libéralisation du marché du travail, dite de « flex-sécurité », afin de libérer les perspectives d’emploi des personnes peu diplômées.

Le principe des heures de travail d’intérêt général, en échange du bénéfice d’une prestation, présente un intérêt réel. Il obligerait les exclus à conserver, parfois même à retrouver un rythme de vie normal, avec ses contraintes horaires et son implication en termes d’insertion sociale. C’est un moyen efficace de contraindre ceux qui ont parfois la tentation de s’enferrer dans leur situation, à reprendre le chemin de l’emploi. Mais cette idée pose deux questions. Comment assurer l’encadrement du million et demi de bénéficiaires du RSA sans payer une gigantesque bureaucratie, coûteuse et faiblement utile pour la collectivité ? Ces emplois seront-ils réellement utiles, alors qu’on peine parfois à trouver une tâche utile aux personnes embauchées pour remplir les quotas annuels de contrats aidés ? Sans réponse claire, nous sommes sceptiques vis-à-vis d’un système qui peut vite se résumer à la seule dimension punitive, et coûter un prix exorbitant en plus du RSA lui-même.

L’essentiel du problème se résume à casser la spirale de l’exclusion, créée par les freins à l’embauche, mais dans laquelle les aides sociales mal ciblées installent les personnes malgré elles . Au Parti Libéral Démocrate, nous assumons l’idée que les premières victimes de l’assistanat, ce sont tous ceux qui perdent toute confiance en eux-mêmes, et tout désir de reprendre leur destin en main. Au second rang, ce système engendre un fardeau financier qui nuit entre autres à ceux qui se battent pour développer leur PME… et embaucher. Seule une profonde remise en cause de la perversité de notre modèle social sortira notre pays de son enlisement actuel.


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