Comment ? Vous n’êtes pas à Cannes ?

Hier c’était la soirée d’ouverture du festival de Cannes. J’adore le festival de Cannes. C’est tout trop. Trop intello, trop snob, trop décadent, trop putes russes, trop marketing, trop gossip. Et hier, c’était Mélanie Laurent qui ouvrait le bal. Je les confonds toutes moi ces jeunes actrices. Mélanie Laurent, c’est celle qui joue dans Opium d’Yves Sain Laurent ? Mais non, ça c’est Mélanie Thierry. Mélanie Laurent c’est celle qui joue dans Hypnotic Poison de Dior. Et Mélanie Doutey alors c’est qui ? Car oui les actrices sont maintenant et avant tout le « visage » d’une marque, je ne vais pas revenir là-dessus, j’ai déjà eu l’occasion d’en parler. Le hic c’est que maintenant, dès que je les vois dans des films, je m’attends toujours à ce qu’elles penchent la tête en arrière, les yeux mi-clos, le vaporisateur prêt à pschiter. Quand les actrices cesseront de vouloir être mannequins et les mannequins arrêteront de prendre des cours pour être actrices, peut être qu’on finira par retrouver nos petits. Donc c’est à Mélanie Laurent de s’y coller. Elle a du avoir la pression la gamine quand même. Quand j’ai vu les trombines dans l’assistance, même mon téléviseur s’est transformé en glaçon. Une salle à faire passer la soirée des Césars pour une bonne fiesta entre potes rigolards. Là, il semblerait que le sourire soit resté à l’entrée, sur le tapis rouge. On fait « cheese » aux photographes, et après on remballe tout ça. On est pas là pour se poiler, non mais ! Il faut dire que les films en compétition sont souvent des passeports pour une bonne dépression. 3 heures d’un film coréen en noir et blanc sans parole, suivi d’un bon 2h30 d’un film norvégien sur un alcoolique au fond du trou. La palme revenant aux frères Dardennes qui font un tabac chaque année avec des films sur des pauvres loses totalement paumés. C’est vrai que tous ces gens à Cannes doivent se sentir en totale empathie avec cet univers. Eux aussi ont des gros soucis : dans quelle soirée vont-ils aller sniffer quelques lignes ce soir ? Le yacht de machin ou la villa de truc ? Où se trouve la suite Dior cette année ? Au Martinez ? Oh, c’est nul, c’était tellement sympa quand ils étaient au Carlton. Car oui, plus les gens sont riches, plus ils reçoivent de cadeaux. C’est comme ça, ça s’appelle la théorie de « nous on est des pauvres cons qui ramons comme des malades pour nous offrir une paire de Louboutin pendant que d’autres n’ont qu’à se baisser pour ramasser le gros lot ». Voilà, c’est ça Cannes. Et c’est pour ça que c’est bien. On dit que c’est le festival du cinéma, moi je dis que c’est le festival de la poudre aux yeux (et dans le pif), de la paillette géante, du « sparkling and glossy », des petites histoires qui prennent des proportionsénormes : le lolo de Sophie Marceau, le cu-cul de Victoria Abril, la bou-bouche de Béatrice Dalle. On aura quoi cette année ? Les roberts de De Niro ? Alors, je déclare ouverte cette 64^ème édition du festival de Cannes. Et je me régale par avance.