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Retour virtuel à Athènes

Publié le 12 mai 2011 par Zappeuse

Est-ce parce-que nous avons passé du temps avec des amis grecs, récemment de passage à Bordeaux ? Est-ce parce-que, crise oblige, la Grèce revient souvent dans les infos ? Est-ce parce-que j’ai furieusement envie de retourner sur zone ? Est-ce enfin parce-que France Culture a passé une bonne partie de la semaine dernière à Athènes et moi une bonne partie de la semaine sur France Culture ?  Peu importe : le sujet du jour, avant retour vers les copies d’avant baccalauréat de mes petits chouchous, c’est Athènes, en particulier après l’écoute de l’émission Planète Terre du 4 mai dernier.
Dès l’intro de l’émission, le ton est donné : Athènes, dès avant la crise (et c’est ainsi que je l’ai connue, au printemps 2006, période à laquelle furent prises les photos qui illustrent cette note), est déjà une agglomération bordélique, où s’entasse un tiers de le population du pays, et où la pollution est bien souvent visible :

Retour virtuel à Athènes

200 000 habitants en 1900, 3,5 millions aujourd’hui : une croissance urbaine digne de l’Amérique latine. Mais la Grèce est finalement un pays neuf (XIXe siècle) qui se comporte donc comme un pays neuf. D’où un urbanisme anarchique, pour ne pas dire inexistant, où tout semble entassé :

Retour virtuel à Athènes

Athènes comme capitale n’allait pas de soi lors de l’indépendance vis-à-vis de l’Empire Ottoman, dans les années 1830. La ville fut choisie un peu par hasard, après une période brève de « capitale tournante » entre plusieurs villes du pays, et Athènes ne s’imposât que par son histoire antique, glorieuse mais bien lointaine, comme en témoignent les vestiges du Parthénon :

Retour virtuel à Athènes

La croissance urbaine fut rapide, accélérée dès les années 1920 lorsque des Grecs d’Asie Mineure quittèrent la Turquie nouvellement fondée pour rejoindre une mythique « mère patrie », tandis que des populations d’origine turque étaient invitées fortement à rejoindre la nouvelle Turquie. L’exode rural se superpose à ce phénomène et s’intensifie après la IIe Guerre mondiale, à la fois parce-que la campagne, ne nourrissant plus son homme, devient répulsive, tandis qu’Athènes, par sa modernité, fait rêver. Dans le même temps, des milliers de Grecs quittent leur pays pour l’Europe ou les Etats-Unis. Le pays est alors considéré comme peu développé, sans infrastructure moderne en dehors d’Athènes, la capitale attirant donc tous ceux qui n’ont pas les moyens d’émigrer.
Une ville bordélique, disais-je au début. Pas faux. Mais il ne faut pas oublier que le milieu est assez contraignant (une plaine restreinte entourée de collines), et que ces contraintes ne se sont atténués qu’avec les Jeux Olympiques, qui ont incité la ville à développer des infrastructures de transports, en particulier un réseau de métro (souvent assez semblable au RER parisien) et de tramway :

Retour virtuel à Athènes

Athènes est aussi le grand pôle industriel d’un pays peu industrialisé par ailleurs, et surtout un grand pôle tertiaire. L’urbanisme y est approximatif, sans plan précis, cela se voit bien, jusqu’au centre de la ville qui, en gros, date du XIXe siècle. Je me souviens ainsi d’une ville très ordinaire, très provinciale pour tout dire.
Et la crise dans tout ça ? nos amis, assez peu personnellement touchés mais inquiets pour leurs enfants, actuellement écoliers et étudiants, nous ont dit que tout avait basculé du jour au lendemain. Ils ont ressenti, physiquement, l’impact de la crise, voyant se multiplier les gens qui font la manche dans les rues et les bâtiments inachevés, « en un jour ». Ils nous ont notamment parlé d’un de leurs amis qui, du jour au lendemain là encore, avait du diviser son salaire par deux pour pouvoir conserver son emploi. Parmi nos amis, un couple est aujourd’hui, et depuis peu, à la retraite, mais a du reprendre un job pour conserver son niveau de vie et finir de payer les études des enfants. Une de mes collègues, qui a organisé un voyage scolaire en Grèce il y a quelques semaines, m’a dit avoir été choquée par la misère visible dans les rues d’une ville qui, jusque là, ressemblait à n’importe quelle autre ville européenne. Si quelqu’un a des nouvelles, qu’il me les transmette …



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