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Le Festival fiscal de Nicolas Sarkozy

Publié le 12 mai 2011 par Letombe
Le Festival fiscal de Nicolas Sarkozy

La grossesse de Carla Bruni-Sarkozy s'affichait dans tous les magazines people mais pas sur les marches du Palais du Festival de Cannes. Laurent Wauquiez a lui dû écouter, sans broncher, la remontrance présidentielle en plein Conseil des ministres. Xavier Bertrand fait beaucoup d'efforts pour convaincre que sa prime de 1000 euros sera une incroyable avancée sociale. Et la réforme de l'ISF fut adoptée, en urgence évidemment.
Carla, toujours enceinte
Hier soir, mercredi 11 mai, le Festival de Cannes ouvrait sa 64ème édition sur le dernier film du réalisateur Woody Allen. Carla Bruni-Sarkozy n'était pas de la partie. Elle l'avait annoncé quatre jours avant. La « première dame » et dernière épouse de Nicolas Sarkozy est enceinte. L'information, jamais confirmée ni démentie, a été à nouveau détaillée par le magazine Gala. L'accouchement est daté pour octobre, la dame a cessé de fumer ses cigarettes légères et de boire de la Coronna... On est rassuré.
« Contre les attaques des politiques, les coups bas des médias, les ragots d’infidélités, de crises conjugales et pire encore… Carlita a la parade: un chérubin qui arrive à point nommé pour renforcer l’équilibre et la crédibilité de sa famille recomposée.» commente le journal. Sans rire !Le 28 mai prochain, elle accompagnera son mari au G20... et son gros ventre, nous promet-on, se verra aux yeux de tous.
A l'écran, la femme du président fait trois rares apparitions, moins de 10 courtes phrases au total. Pas de quoi fouetter le film ni encenser l'ex-chanteuse.  Dès 20 heures, le bon peuple pouvait juger de lui-même. Le film était sorti.
Depuis lundi, la polémique lancée par Laurent Wauquiez sur « l'assistanat » fait surtout des dégâts... à droite. Mercredi matin, en plein conseil des ministres, Nicolas Sarkozy a fait comprendre qu'il n'avait pas apprécié la méthode. La méthode, seulement ? Selon le porte-parole Baroin, qui fit le compte rendu de la réunion quelques heures plus tard, le Monarque a exorté chaque ministre à « rester dans son secteur », et à ne pas « pousser les divisions ». l'absolue priorité de rassembler la société" et de . Il aurait rappeler « l'absolue priorité de rassembler la société »
Wauquiez et la prime sociale
Non seulement le jeune ministre a énoncé de gros mensonges (les aides type APL sont déduites du RSA), mais en plus il a sabordé les récents efforts sociaux de Nicolas Sarkozy avec notamment la fameuse prime de 1.000 euros pour les salariés d'entreprises à dividendes. Malgré cette bourde monumentale, coûte que coûte, on essaye, au ministère du travail, de continuer le service après-vente de « la » mesure sociale du moment. Ainsi, mardi, le ministère du travail de Xavier Bertrand laissait entendre que près de 4 millions de salariés « pourraient » bénéficier de la dite prime, soit à peine un quart des actifs du pays. Et le conditionnel est important. 4 millions, c'est un « ordre de grandeur ». Le ministère espère calmer les critiques. Manque de chances, même la CGPME est agacée.
Cette dernière croyait bien faire en exhibant voici quelques jours un sondage réalisé parmi ses adhérents sur cette prime : les 3 quarts des chefs d'entreprise de moins de 50 salariés interrogés se déclaraient prêts à verser une prime de croissance à leurs salariés... à condition qu'elle soit exonérée de charges sociales mais sans autre réserve. Mais voici que le projet de loi dévoilé en début de semaine imposera les mêmes contraintes aux PME de moins de 50 salariés qu'aux plus grandes sociétés : exonération de charges plafonnées jusqu'à 1200 euros de prime, dividendes en hausse sur deux ans (sinon l'éventuelle prime ne sera pas exonérée).Pourtant le Monarque lui-même avait laissé entendre que les critères d'exonérations de charges seraient plus souples...  « Vous pouvez oublier le chiffre du sondage », s'est écrié Jean-François Roubaud, président de la CGPME mardi soir.
Sarkozy recule sur les successions
Mercredi, François Baroin a présenté la réforme urgente de l'ISF. Il fallait se dépêcher pour qu'elle puisse s'appliquer dès 2011, veille d'élection. D'ailleurs, le gouvernement a décidé de repousser au 30 septembre (au lieu du 15 juin), l'échéance de déclaration de l'ISF. Rien n'est trop beau pour les plus riches !
La réforme, donc, s'annonce comme prévue : création d'une exit tax (imposition des plus-values d'actions de Français expatriés), allègement de 25 à 12,5% du seuil de détention des biens professionnels pour les exonérer d'ISF, exonération d'ISF en deça de 1,3 million d'euros de patrimoine ; et réduction à deux tranches (contre 6).
Mais elle réserve quand même une joli surprise. En 2007, Sarkozy avait quasiment complètement allégé les droits de succession, accélérant ainsi les transmissions. L'allègement était si massif en faveur de la rente que même certains professionnels s'en inquiétaient, comme le rapportait le Monde mercredi soir : « Un euro hérité est deux à trois fois moins imposé qu'un euro gagné par le travail. Ce système est profondément conservateur et totalement inéquitable » constatait Philippe Bruneau, président du Cercle des fiscalistes. Pour limiter le coût de sa réforme ISF, le Monarque, discrètement, fait marche arrière : il faudra attendre 10 ans (au lieu de 6) pour pouvoir donner sans impôt jusqu'à 159 325 euros à chacun de ses enfants.
Le gouvernement veut aussi supprimer les abattements en fonction de l'âge (50 % pour les moins de 70 ans, 30 % pour les moins de 80 ans pour les dons en pleine propriété), et relever les deux dernières tranches du barème d'imposition des successions (de 35 % à 40 % et de 40 % à 45 %).

Sarkofrance


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