La dernière campagne
Le silence assourdissant de mystère
Résonne au vent comme un cri délétère
Les corps étendus ne recevront plus
Les honneurs perdus d’un temps révolu
Le froid maladif emporte avec lui
Les esprits furtifs des êtres maudits
Et dans un sursaut défie en passant
Les grands généraux aujourd’hui mourants
L’aigle du drapeau a laissé sa place
Au cri des corbeaux que le ciel enlace
Les chevaux d’argent enterrés vivants
Hurlent en voyant les loups rugissants
La Berezina finit d’engloutir
Les derniers éclats de tous ces martyrs
L’empereur blessé regagne ses terres
L’esprit révolté mais le regard fier
Terrible constat en ce jour d’hiver
Pourtant il faudra repartir en guerre
Triste destinée d’un peuple meurtrit
Une ambiguïté sous ces mots bannis :
Liberté
Egalité
Fraternité