La fin de la maison jaune ...
C’est une maison jaune, avec des volets bleus
Construite en ce vallon pour des amants heureux
L’âtre n’a plus de bois, le foyer s’est éteint
L’âme qui la faisait vivre, va suivre son destin.
Le ruisselet qui flâne, s’est figé dans la glace
Les animaux de ferme ont déserté la place.
La vigne, la tonnelle, se laissent envahir
Le raisin est tombé, le vin va en pâtir.
Le soleil au levant ne la regarde plus,
Les vents du sud l’évitent, comme s’évite un cactus
Les vents du nord lui hurlent de sinistres propos
Qui parlent de fin de vie, désespérant repos.
L’homme qui crut son amour, ce tendre troubadour
Passa toute une nuit, jusqu’au début du jour
A brûler ses écrits, ses rimes et ses poèmes
Ces mots qui lui disaient l’absolu des je t’aime.
En brulant ses écrits, c’est son âme qu’il brula
A quoi bon tous ces mots puisqu’elle n’est plus là ?
La prairie de vert tendre, est un amas de cendre,
La neige blanchissante, veut sur son corps s’étendre.
Et puis en un geste de douleur éperdu,
Sur le plancher de chêne, l’essence répandue
L’allumette, le feu, puis le brasier ardent
Les flammes gigantesques excitées par le vent.
De cette maison jaune avec des volets bleus
Qu’un écureuil regarde avec des yeux peureux
Que des poutres noircies, des ruines en souvenir
La Camarde a tout pris pour ne plus revenir.
Sur le sol une poutre couverte de suie noire
En son sein une braise comme un signe d’espoir.
Dans sa mémoire de bois, elle songe aux jours heureux
De cette maison jaune, avec des volets bleus.