Le velouté d’asperges au parmesan (à la mode Sofitel)

Par Estebe

Bien le bonjour

L’autre jour, alors que le Dr Slurp méditait - pépère et tout nu - dans sa suite à 3000 francs CFA au Sofitel de Vierzon, il eût comme une envie subite. Une envie d’asperges. Vertes, les asperges. C’est de notoriété publique: le Dr Slurp est un tantinet esclave de ses désirs. Qu’une asperge bien fraîche vienne à lui passer sous le pif, et le voilà prêt à tout pour la croquer. Cet aspect de sa personnalité pourrait certes nuire à sa position de chroniqueur culinaire universellement reconnu.
Mais qu’importe. Il doit écouter ses pulsions, sous peine d’être tout triste.
Or donc, voilà que la femme de chambre débarque dans la suite pour faire un brin de ménage, avec à la main… une botte d’asperges vertes. Quel hasard extraordinaire! Le sang du Dr Slurp ne fait qu’un tour. Dans un élan d’une vélocité invraisemblable et en poussant des cris sauvages, il arrache les précieux bourgeons à la malheureuse. Et va s’enfermer dans la salle de bains, équipée d’un petit réchaud à induction, comme dans tous les palaces à 3000 francs CFA la nuit. Ignorant les pleurs de la jeune femme derrière la porte, le Dr Slurp cuit presto et avale goulûment ses asperges, après avoir sectionné un bon tiers de leurs tiges, susceptible de se montrer duraille sous la dent.

Quel gâchis! La police n’allait pas tarder à débarquer. Et il lui restait ces quinze queues d’asperges. Impossible de les jeter. C’eût été pêché.
Que faire?
Ben, un velouté d’asperges au parmesan, pardi!

Dans une casserole, couvrez d’eau les bouts d’asperges avec deux petites gousses d’ail juste épluchées et une pincée de sel.
Laissez glouglouter un bon petit moment, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un déci de liquide et que les asperges se montrent bien tendres.
Mixez le tout, avec un verre de lait et une cuillère à soupe de parmesan râpé. Rectifiez.
Servez dans d’adorables petits verres, éventuellement avec quelques chips de jambon de parme.
Puis demandez à une enfant de dessiner la chose, because votre appareil photo est resté dans la pièce à côté, où tous les flics de Vierzon essaient d’enfoncer la porte.
Quittez enfin l’hôtel d’un air dégagé.
Zut, où ais-je mis mon portable ?
Toute ressemblance, bla bla, machin, truc

Tchou!