Quelques réflexions .

Ceux qui jouent les Christ de la poésie me font bien rire.

Le tragicomique est, au moins, une vertu à leur reconnaître

Ils grandiloquent,

ils soliloquent.

Que ne regardent-ils, simplement

l’arbrisseau trembler dans le cristal  de la lumière

en nervurant l’ azulejo franc du matin !

N’oublie jamais qu’entre les mots

le silence s’engouffre toujours .

D’où vient le rire ?

On sait maintenant qu’il n’est plus le propre de l’Homme ; les chimpanzés rient également. Peut-être a-t-il eu pour fonction première de désamorcer les tensions de la vie sociale.

L’Homme est logique , mais seulement jusqu’à un certain point.

Si l’on entend par Amour la force cosmique qui crée, qui organise et maintient ce qui est, oui,, l’on peut dire que le monde est pétri et imprégné par l’Amour.

Dans une telle perspective, l’Amour, ce serait la force qui induit l’Être.

Pourtant rien n’est si simple…l’Être est en perpétuelle mutation. Il est traversé par des mues, des usures et des (ré) émergences perpétuelles.

Il est soumis au temps, et au grand mouvement du permanent  éphémère.

La destruction, l’anéantissement ont aussi leur raison d’être. Plutôt qu’insister sur l’Amour, je me verrai bien dire que le monde est le résultat d’un subtil équilibre entre des forces antagonistes et en même temps complémentaires, parmi lesquelles l’Amour prend place.

L’Homme est incommensurablement, terriblement lié à ses semblables.

Dormir…

dormir à perdre haleine !

S’exprimer…c’est aussi s’exposer.

Prendre le risque d’attirer sur soi la foudre des réactions contraires, des réflexes qui cherchent à clouer le bec.

S’exprimer, c’est se donner une place, se signaler aux regards.

Il n’est jamais anodin, neutre de dire ce que l’on a à dire !

D’autant moins lorsq’on ne possède pas la LEGITIMITE de parole, reconnue par la société.

S’exprimer peut prendre, en pareil cas, l’allure d’une transgression.

Le membre d’un groupe dominé (femme, jeune, membre d’une ethnie minoritaire ou d’une classe sociale « inférieure »)en sait quelque chose !

Sa parole dérange…en premier lieu parce qu’implicitement, elle n’a pas le DROIT d’être.

Dans les groupes de primates humains, la parole est aussi question d’AUTORITE.

Et toute parole libre est, potentiellement, une menace pour un l’ordre en place (quel qu’il soit).

P.Laranco