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la cendre et le sang

Par Vertuchou

  I.   Au sommet de la ville sainte
     Où gît une cendre de roi
   Un aigle plane sur l'enceinte
   Aux frêles toits
   Où vécut dans l'air libre et frais
     Parmi ses armes argentines
     Et ses fragiles concubines
     Le Désiré.


II.   Aujourd'hui le silence est l'hôte du Rova
   Avec le souvenir du prestige hova.


III.   Si le vide est dieu c'est là qu'est son temple
   Où l'éternité vaine le contemple.


IV.   Quand les rois ont passé le mystique horizon
   Le néant de la vie habite leur maison.


V.   Mais le pâtre qui se nourrit
        Des grains roses du riz
        Recueille la moisson généreuse, et sourit.


VI.   Pourtant il consacre aux Ancêtres.
   Dont les mânes ont faim peut-être,
   Une offrande, et garde pour lui la douceur d’être.


VII.   Car le sang desséché n'est qu'une pourpre vaine
   Mais le sang est joyeux: qui flue au long des veines.


VIII.  Le sang des vivants chante une chanson silencieuse
   Et plus mélodieuse
   Que la voix de l'amie au coeur des nuits heureuses.


IX.   Les danseurs d'Anosy sont vifs
       A scander le pas du Désir
   Sous les arbres aux belles hampes:
       Mais moins que le sang vif aux tempes,


X.   Et puis, lorsque viendra l'heure funèbre,
   Des mains nous coucherons dans les ténèbres.


XI.   La vie est une porte unique et double,
   Un étrange logis peuplé d'ombre et de doute
   Où quelqu'un nous tissa le lange et le linceul:
      On n'y peut entrer seul, on n'en peut sortir seul.
Robert-Edward HART


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