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Qui est la victime dans l’affaire DSK ?

Publié le 17 mai 2011 par Copeau @Contrepoints

En France, la tendance dominante consiste à disculper DSK d’emblée, sous les couverts de présomption d’innocence, (il aurait même désormais un alibi, mais contesté). Ne parlons pas d’une Christine Boutin qui de toute façon ne croit pas au 11 septembre, mais de tous ceux qui, de Tapie à Dray, en passant par une certaine fan qui parle de complot international, ne professent pas un mot sur la femme de chambre.

Qui est la victime dans l’affaire DSK ?

Parce qu’en France les choses se sont inversées depuis longtemps : c’est la victime qui est en quelque sorte coupable, jusqu’à restaurer une pensée que l’on croyait révolue tant elle fut réactionnaire : cette femme l’a sûrement bien cherché, trop jolie peut-être, jupe courte de son uniforme Sofitel sans doute pour aguicher le client ; certaines jeunes femmes à NY sont d’ailleurs des actrices en attente parce qu’il n’est pas honteux aux USA de faire un « job » de ce genre le temps que la chance et/ou le talent vous sourient enfin.

En France, c’est ledit coupable qui est devenu l’axe essentiel du droit, pas du tout la victime considérée plutôt comme l’un des éléments du « système », un stimulus sans plus en ce sens où, par exemple, DSK serait victime de la société hédoniste hyper-consommatrice qui pousse, dérègle ; la femme de chambre n’étant que l’étincelle qui met le feu, c’est donc DSK la victime, CQFD. Voilà la triste réalité d’une bonne part de la justice française et de son droit.

La chauffeuse de bus à Marseille, qui avait connu l’incendie de son véhicule et la mort d’une jeune fille brûlée, avait témoigné lors d’une de ses dernières tentatives de suicide qu’elle avait appris que les accusés avaient eu le droit à tous les accompagnements alors qu’elle était restée seule avec ces images affreuses. Voilà la réalité d’une certaine justice française, et aussi d’une certaine conception féodale du droit de cuissage dans laquelle une femme de chambre n’est rien d’autre qu’un morceau que l’on prend, même s’il ne veut pas…

Si DSK a droit à la présomption d’innocence, cette femme de chambre aussi, ce qui n’est visiblement pas le cas en France, et cela reflète bien l’état élevé dans lequel se trouve aujourd’hui la justice (alors que les Américains ne sont que puritains), la classe politique et médiatique dans son ensemble en France (y compris Bernard Debré qui confond libertinage et crime) ne peut que juger avec mépris cette méconnaissance yankee.

Qui est la victime dans l’affaire DSK ?

(Dessin de presse : René Le Honzec)


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