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Fascisme virtuel et anarchie médiatique réelle

Publié le 17 mai 2011 par Mister Gdec

 Fascisme virtuel et anarchie médiatique réelleLe monde de l’information politique me semble, je ne sais trop pourquoi, de plus en plus glauque, irréel, amoral, indécent, et de nature à fabriquer puis détricoter aussi tranquillement qu’il l’avait produite tel ou tel destin, ce qui m’apparaît fortement dangereux et inquiétant.  Créer et détruire en deux ou trois clics, photos, textes, bandes son, vidéos, sans se poser la question de l’intérêt public relève selon moi, collectivement, au mieux de l’anarchie et au pire d’une certaine forme de fascisme, dans son sens originel, que vous pouvez trouver ici. On ne peut en effet s’exonérer selon moi de la question de sa responsabilité dès que l’on produit de l’information.

 Entre les hommes providentiels déjà élus dans les sondages, les mouches du coche qui jouent les vierges effarouchées tout en paradant avec des apprentis (ou confirmés) nazis, mais qui tentent cependant de se faire passer pour absolument respectables et tout à fait républicaines (sic) en bannissant les mots et les personnages qui les caractérisent, et ces journalistes ou autres avocats qui vont jusqu’à  lui déclarer leur flamme, il me semble que l’on marche vraiment sur la tête, aujourd’hui, en France. Dans le monde ? Ou est-ce moi qui suis fou ?

 Construire des mythes, en politique, artificiellement médiatisés, est un acte que je n’hésiterai pas à qualifier d’anti-démocratique. A peine DSK parti, que nos médias bien français tentent déjà de recréer un favori sous la figure la moins populaire et la moins charismatique qui soit…Comme si la vraie vie n’avait plus autant d’intérêt que ce que l’on voit et lit sur nos écrans, ce sensationnel qui finit par prendre plus de place que les êtres humains, de chair et d’os.

 Cette évolution en est-elle une ? Je ne le pense pas, moi qui passe pourtant beaucoup (un peu trop au goût de ma compagne) de temps sur mon ordi.. Il me semble urgent que les acteurs du système prennent conscience de leur grande responsabilité. Ainsi, dans l’évolution du front national, que les médias propagent si allègrement…Eux qui font parfois surgir des (anti)héros en leur donnant davantage de visibilité qu’ils n’en ont réellement en les dénichant jusque dans les blogs,  ne rejettent-ils pas bien commodément leur responsabilité sur de supposées attentes du peuple d’information, et de ruptures aussi radicales ?

 Pourtant, comme disait ma grand-mère, « On est un con ». Et le peuple ne l’est pas tant qu’on le croit en haut lieu. Je sais, j’en suis, comme d’autres, plongé dans la multitude. Qui peut se vanter de connaître ses intentions et sa perception du monde ? Aujourd’hui encore bien moins que demain, ou tout un chacun a la possibilité de se faire une opinion en allant sur le net, qui équipe, de mémoire, au moins 75 % des foyers. Cela me semble changer fondamentalement la donne, quand bien même des détracteurs me rétorqueront que l’outil ne fait qu’amplifier les pulsions originelles…

 Pour ce qui concerne l’incroyable histoire de Mister DSK,  je trouve que Vogelsong a déjà tout dit , lui qui nous propose aujourd’hui une très bonne analyse de l’effondrement de la bulle médiatique libérale ici. Je n’en parlerai donc  plus avant le procès, le 20 mai. Je ne vois pas l’intérêt en effet de rajouter la moindre vaguelette à cette marée qui nous submerge jusqu’au dégoût.

 Par contre, cet épisode qui aurait pu prendre un caractère émouvant si ce n’était le fruit d’un tel personnage, dont on sait combien il manipule les médias et tend à exiger une maîtrise parfaite de son image, me répugne plutôt qu’il ne devrait me réjouir. Je sais bien qu’il va s’en servir, comme il l’a fait pour tout le reste… Que lui reste-t-il pour nous convaincre ?

 A force d’utiliser sa vie privée comme matière à propagande politique, sur la vague américaine du storytelling, il fallait bien qu’il s’attende à ce que ceux qui réfléchissent un tout petit  peu (et contrairement à ce que lui et ses semblables pensent , il y en a aussi dans le bas peuple…) ne tombent pas dans le panneau. Il est trop gros.

 Tout cela finira bien par se retourner contre LUI un jour.  Comme le disait je ne sais plus qui, « Si le tyran est si grand, c’est que nous sommes à genoux ».

 A présent, ce n’est plus seulement  l’argent, mais également  l’information pertinente qui devient le nerf de la guerre… idéologique. Agissons. C’est là son talon d’Achille…

Sur le même sujet, lire aussi (bien que j’apprécie guère le site) :

Fascisme 2.0 : votre logiciel démocratique va être mis à jour


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