La Drôlesse
On dirait Doillon, le Doillon de la Drôlesse avec tout ce vert, la parole en moins. Du reste, quand le cinéma perd la parole, il se force en redondances surajoutées. On s'immerge dans un rêve d'enfant qui est un rêve d'adulte qui croit ce qu'est l'imagination d'une petite fille. L'enfant ne fait guère la différence entre sa vision du monde et la réalité : il uchronise tout, réécrit, réinterprète ce qu'il vit en histoires. De cet errement rêveur, il assimile le monde comme issu de ses désirs doux.
Ce court métrage muet illustre bien qu'un rêve n'est ni du langage, ni de l'image, mais le point absent entre les deux. Le rêve éveillé de l'enfance n'est ni un discours, ni une mise en scène. C'est un regard constant sur ce que le monde devrait être.