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Projet en Patagonie : la foule fait barrage

Publié le 17 mai 2011 par Anthony Quindroit @chilietcarnets
Projet en Patagonie : la foule fait barrage

Sur ce photo-montage des opposants aux barrages en Patagonie, les militants tentent de montrer le visage de la Patagonie à l'horizon 2015

C’est un fait, le Chili a besoin d’énergie et va devoir doubler ses sources au cours des dix prochaines années. Le président Sebastián Piñera le rappelait en août 2010. Après s’être précipité pour annoncer la construction d’une centrale thermique, le chef d’Etat chilien avait fait machine arrière au nom de la préservation de l’environnement (souvenez-vous, Chili et carnets en parlait ici). De nombreuses protestations avaient obligé le gouvernement à revoir sa copie, avant de discrètement l’enterrée.
Le temps des annonces d’une « législation environnementale » pour « assurer la préservation de l’environnement » est-il déjà oublié ? L’annonce de la commission chilienne d’évaluation environnementale vient contrebalancer les promesses de l’été dernier : elle vient en effet de valider « Hydroaysen » : la construction de cinq barrages hydroélectriques en Patagonie par un groupe hispano-chilien, Endesa-Colbun. Ce qui implique de rayer de la carte – d’inonder – près de six milles hectares dans l’un des rares espaces préservés de la planète.

Le projet à 1414 milliards de pesos (environ 2,5 milliards d’euros) devrait augmenter de 20% la capacité électrique du pays. Une donnée non négligeable alors que les Chiliens sont passés très près du rationnement d’énergie en début d’année.
Mais faut-il sacrifier les richesses naturelles sur l’autel du développement ? Plus de 30000 personnes ont répondu « Non » lors d’une grande manifestation organisée vendredi 13 mai à Santiago, à l’appel de l’association « La Patagonie sans barrage », une organisation non gouvernementale qui s’oppose au projet depuis trois ans, soit depuis le début de l’étude du dossier. Pour eux, « l’impact sur la faune et la flore n’est pas connu. Et dans 40 à 60 ans, quand ce ne sera plus utilisé, ce ne sera plus qu’une friche écologique », enragent des militants. Les différentes associations étudient les recours juridiques et multiplient les pressions auprès du gouvernement et des politiques de l’opposition pour empêcher le début du chantier. Les premiers coups de pelleteuse sont annoncés pour 2014.


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