La fin du pétrole, aliment énergétique de base des sociétés industrielles, est annoncée depuis deux décennies sans que l’on ne sache réellement ce qu’une telle prophétie recèle : épuisement objectif des réserves pétrolières mondiales ? Fin d’un pétrole à bon marché? Quelle que soit la réponse, la perspective d’une mutation obligatoire vers un autre type d’alimentation énergétique agite et inquiète. Ces inquiétudes ont conduit, ces dernières années, à un retour en grâce de l’énergie nucléaire et ce, même dans des pays traditionnellement hostiles à son égard. Force est de constater que l’accident de Fukushima a emporté avec lui un semblant de popularité renaissante et que l’effroi atomique a contaminé les opinions publiques en un temps record. Les options alternatives, quelles se fondent sur le solaire, l’éolien, le géothermique,… bénéficient en cet instant très précis d’un effet de levier très puissant tant sur la société civile que sur le politique.
Entre les tensions sur le marché mondial des énergies fossiles conventionnelles exacerbées par la forte demande des industries chinoise et indienne, le discours sur la raréfaction de la ressource, et la conscience que le recours aux énergies propres ne verra pas le jour de sitôt, l’option du gaz de schiste fait irruption dans le discours public international à point nommé. La mise en ordre de bataille, d’ores et déjà effective, laisse présager de profondes mutations dont les problématiques encore diffuses laissent entrevoir à terme l’irruption de nouvelles stratégies de puissance.
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