LEMONDE.FR avec AFP | 18.05.11 | 18h20
La fusion du cœur du réacteur 1 de la centrale de Fukushima, au Japon, pourrait avoir été causée par une erreur humaine, révèle mercredi 18 mai le Japan Times. Le quotidien se fonde sur des documents internes de la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power Co. (Tepco), opérateur de la centrale nucléaire accidentée, qui remettent en cause de précédentes conclusions du gouvernement japonais.
Grâce à de nouvelles mesures, l'opérateur s'était récemment rendu compte que le combustible nucléaire des réacteurs 1, 2 et 3 avait vraisemblablement fondu, faute d'avoir été immergé durant plusieurs heures après l'anéantissement des systèmes de refroidissement par le tsunami. Causé par un séisme de magnitude 9, la vague géante qui a touché le nord-est du Japon le 11 mars a déclenché le pire accident nucléaire depuis Tchernobyl, il y a vingt-cinq ans.
"Le système de refroidissement d'urgence du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Fukushima 1 a probablement été fermé manuellement avant que le tsunami ne touche [le Japon] le 11 mars", indique le quotidien. "Une partie du système de refroidissement, connu comme étant le condensateur d'isolation, était à l'arrêt pendant trois heures, ce qui a pu contribuer à la fusion du cœur du réacteur", précise le Japan Times.
"EMPÊCHER UNE CHUTE BRUTALE DE TEMPÉRATURE"
Selon les documents internes et les données rendus publics lundi par Tepco, le plus grand fournisseur d'électricité du Japon, le condensateur d'isolation pourrait avoir été fermé manuellement vers 15 heures, le 11 mars, soit peu de temps après que les effets du séisme se furent fait sentir, à 14 h 56. Le tsunami a frappé la centrale vers 15 h 30. Le condensateur d'isolation est conçu pour injecter de l'eau dans le réacteur pendant les huit heures qui suivent une coupure d'électricité affectant le principal système de refroidissement.
"Il est possible qu'un ouvrier ait fermé manuellement la valve [du condensateur d'isolation] pour empêcher une chute brutale de température, comme cela est stipulé dans le manuel d'opération", a confirmé un porte-parole de la société Tepco, Hajime Motojuku, au Japan Times.
Le porte-parole du gouvernement japonais, Yukio Edano, a réagi mardi à ces révélations lors d'une conférence de presse après en avoir eu vent "par voie de presse". "Nous avons demandé à l'agence gouvernementale de sûreté industrielle et nucléaire [NISA, qui gère les opérateurs de centrales nucléaires] et à d'autres organismes de fournir des analyses et des rapports détaillés" à ce sujet, a-t-il déclaré. La NISA a exhorté mardi l'entreprise Tepco à lui fournir une explication détaillée d'ici au 23 mai.
La compagnie Tepco a affirmé