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« Amitié n’est pas allégeance ».

Publié le 19 mai 2011 par Naceur Ben Cheikh

« Amitié n’est pas allégeance ».

Au moment où les intégristes d’Ennahdha étalent au grand jour leurs projets déclarés de ralliements aux valeurs politiques à référence religieuses des partis de droite, et parfois même d’extrême droite, d’Amérique, d’Europe et d’Israël , je ne peux m’empêcher de rappeler à ceux, parmi nos jeunes qui ne comprennent pas ce que pourrait signifier, encore aujourd’hui , la revendication du mode de penser Bourguiba, que cela veut dire surtout : préservation de notre indépendance quoiqu’il en coute. Il m’est venu donc à l’esprit  de procéder à l’évocation, que j’estime utile, de la position prise par la Tunisie face à l’invasion du Liban (1982) par les armées de Sharon et le siège de Beyrouth dans laquelle s’étaient retranchés Arafat et les résistants palestiniens armés.

C’était au début de l’été et le Président Bourguiba venait de recevoir Georges Bush Père, en tant que Vice Président des Etats Unis durant le mandat de Ronald Reagan, venu « faire pression » sur la Tunisie et nous  faire comprendre, au cours d’une conférence de presse  à laquelle j’avais assisté au Palais de la Marsa (actuelle Municipalité) que l’Amérique soutenait indéfectiblement l’Etat Hébreu dans sa lutte contre « les terroristes de l’OLP ». Je me souviens encore de l’effet pour le moins choquant, qu’à eu sur les journalistes présents ces déclarations arrogantes du Vice Président américain  qui se présentait à nous en jeans.  Le lendemain, j’avais consacré l’éditorial du quotidien l’Action à une mise au point que je ferais encore aujourd’hui, non pas à l’intention de Georges Bush Père, comme en 1982 mais en m’adressant à cet opportuniste d’Ennahdha  quémandant le soutien des Etats Unis, dans une affaire de prise de pouvoir « religieusement démocratique », en Tunisie, de l’après 14 Janvier 2011.

C’était, aussi, au moment où le Ministre des Affaires Etrangère de la Tunisie, s’appelait Béji Caïd Essebsi.

Le rapprochement que cet ambassadeur d’Ennahdha en Amérique, fait entre la position de son Parti et celle du Parti Israélien du Likoud, n’est pas pour moi nouvelle. En 1969, j’étais  jeune étudiant à Paris et je militais au sein du « Comité Palestine » de la Cité Universitaire Internationale de Paris, proche des positions d’Arafat et dirigé par Kalak  ou El Hamshari  qui seront  assassinés par le Mossad à Paris. Un ami d’enfance qui travaillait à la réception de la Maison de Tunisie, m’avait invité à assister en compagnie de Rached Ghanouchi à une prière, dans une mosquée aménagée sur la terrasse de l’épicerie d’un Algérien de Belleville. Je dis bien « assister » parce que j’avais signifié d’avance que je ne fais pas partie des prieurs et j’ai du donc attendre la fin de la prière pour entamer une discussion avec Ghanouchi qui avait commencé par me reprocher mon soutien à Arafat. Comme je lui avais demandé de s’expliquer à son tour, il m’avait alors répondu que pour lui et ses frères présents ils respectent beaucoup plus  Isaac Shamir que Yasser Arafat, pour la simple raison que le Premier ministre israélien respectait sa religion et n’était pas laïc comme l’est devenu Arafat.  Ayant été édifié sur son opportunisme radical et comme, en plus, durant les 42 années qui viennent de s’écouler, Rached Ghanouchi n’a fait que réitérer cette position de départ, je n’ai jamais eu envie de le rencontrer  une seconde fois. Quant à l’ami d’enfance qui a été à l’origine de cette unique rencontre, il préside, depuis la Révolution, la prière du Vendredi, dans une mosquée luxueuse construite à Hammam Sousse par une sœur à Ben Ali

Naceur Ben Cheikh


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