Loto-Québec ouvre deux nouveaux mini-casinos dédiés au Kinzo

Après avoir inauguré un nouveau casino au Mont-Tremblant, mis en ligne un casino Internet avec ses salons de poker et annoncé une augmentation du nombre d'appareils de loterie vidéo (ALV), Loto-Québec a décidé d'aller de l'avant avec l'ouverture, le 8 juin, de deux nouveaux mini-casinos dédiés au KINZO, un jeu se veut un mélange entre le bingo et le Keno.

Inspiré par des jeux français (RAPIDO & AMIGO), le KINZO est un jeu d'argent et de hasard à tirage rapide (de 6 à 11 minutes). Les tables de jeu avec animations multimédias sont munies d'écrans HD et de plafonniers circulaires avec sons et lumières. En France ce type de jeu est la principale cause de problèmes de jeu compulsif. Contrairement aux casinos traditionnels, les mini casinos dédiés au Kinzo servent de l’alcool aux tables. Aux États-Unis on sert des boissons alcoolisées dans les aires de jeu avec l'objectif avoué d'augmenter les dépenses de jeu chez les joueurs.

Loto-Québec n'a pas hésité à installer ses mini-casinos dans des lieux publics : à l'aréna de Repentigny, un lieu fréquenté assidument pas les enfants et les jeunes et à la Place Desaulniers de Longueuil ou on retrouve une clientèle importante de personnes âgées. Comme a son habitude, la société d'État n'a pas daigné consulter ou avisé les autorités de santé publique avant de rendre publique sa décision, et ce, malgré les nombreux appels en ce sens des directions de la santé publique et d'organismes et d'intervenants oeuvrant auprès des joueurs.

Sans gêne, la société d'État présente le KINZO comme une solution humanitaire au problème de financement des OSBL alors que la demande pour la marque de commerce "Kinzo" a été déposée à Industrie Canada en juin 2009 soit près d'un an avant la consultation avril 2010 auprès des 400 dirigeants d’OSBL qui ont vue, leur revenu provenant des bingos s'envoler en fumé, entre autres, depuis la mise en application des dernières lois et règlements antitabac.

Cette annonce étonne tout de même, car le seul mini-casino dédié au KINZO situé au nord de la rue St-Laurent à Montréal, a éprouvé de nombreuses difficultés financières et ce, à un tel point que le gestionnaire a du procédé chez son personnel, à plusieurs mise à pied.

L'offre de jeu au Québec serait'elle saturée?

Lorsque l'on analyse le dernier rapport financier de Loto-Québec on constate, que malgré l'arrivé d'un nouveau casino au Mont-Tremblant, les revenus globaux provenant des casinos sont quasiment demeurés les mêmes. Au cours de la période financière qui a pris fin le 27 décembre, les revenus tirés des casinos ont reculé de 3,5 % et ceux des loteries vidéo de 2,5 %. Le casino Internet de Loto-Québec est de son côté boudé par les amateurs de poker qui préfère encore les sites internationaux, et ce, à un tel point que les salons de poker sont probablement déficitaires (lire les billets de Jean Leblond sur ce sujet).

Au cours des dernières années Loto-Québec n'a pas cessé d'augmenter de façon exponentielle son offre de jeu. Dans une situation où il y a saturation de l'offre, chaque nouvelle offre de jeu risque de cannibaliser une offre existante. Peut-être que Loto-Québec a atteint aujourd'hui ce seuil et que le gouvernement du Québec devrait cesser d'exiger année après année des dividendes supplémentaires de sa société d'État. Le temps de la croissance continue est probablement terminé pour Loto-Québec.