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Dsk aurait-il-été innocenté à notre insu?

Publié le 20 mai 2011 par Metamag

Comme nous avons critiqué l’inutile humiliation d’un homme par le système judicaire médiatique américain, nous n’en sommes que plus libres pour souligner la démarche indécente du monde médiatique français cherchant à innocenter DSK ou, en tout cas, à participer activement à sa défense.
DSK a, c’est vrai, été mis en liberté conditionnelle, mais il a, surtout, été inculpé. Les conditions de sa caution sont exorbitantes des pratiques communes et manifestent une suspicion lourde de la justice américaine à son encontre. 
Pourtant, à lire nos médias, l’inculpé était quasiment redevenu comme avant. Quasiment blanchi. La presse retrouvait son DSK élégant, bien rasé, sûr de lui et de son intelligence. Elle se félicitait d’une victoire de sa défense. Elle avait pris fait et cause pour lui. DSK devenu le champion français contre les vilains Américains.
Mais le plus indécent n’est pas là. Il est dans une mystification, avec la mise en scène d’une romance à l’eau de rose. DSK et Anne Sinclair présentés comme deux tourtereaux, alors qu’ils ne sont même pas des perdreaux de l’année. C’est tout de même excessif. 

Le prince Kahn et la belle Anne au bois dormant

Exit le viol présumé. Il s’efface devant une histoire d’amour. Magnifique et exemplaire. C’est ridicule, Comme l’est le petit baiser envoyé par l’accusé à sa compagne, si complaisante sur ses travers, qu’elle acceptait d’avaler (hum, hum !) pour l’objectif 2012. Pas lui et surtout pas là. Un petit sourire suffisait. 
La fascination de nombreux journalistes pour cette romance est révélatrice d’un préjugé toujours favorable à l’inculpé. Or, ne leur en déplaise, il n a pas été innocenté. Il est passé des menottes au bracelet, avec garde armé et caméras de surveillance. Il est passé de la prison publique à la prison privée. Tant mieux pour lui.
On peut constater aussi qu’il est présenté, en France, comme la victime principale. Cela dénote un manque total d’objectivité par rapport à la situation. La jeune employée et ses défenseurs ont quelques raisons d’insister sur la puissance de l’homme et son pouvoir, en partie retrouvée par la liberté conditionnelle.
Cela étant la victime présumée reste bien mystérieuse. Cela suscite des supputations. On vous livre une thèse qui commence à circuler chez ceux qui veulent trouver la vérité, avant les enquêteurs. Ce n’est qu’une hypothèse, une construction intellectuelle. Elle repose sur le fait que la victime serait - à confirmer - une immigrée d’origine sénégalaise. Elle parlerait donc français. 
De là un rapprochement avec un titre de la presse américaine, passé presque inaperçu :«  il affirme elle a dit « oui-oui », en français dans le texte. Si elle parle français, cela s’explique et cela implique un consentement, au moins initial ; d’où le plaidé non-coupable.  Sur cette hypothèse de départ, certains envisagent que, par la suite, les exigences sexuelles de DSK auraient affolé la jeune femme qui, brutalisée dans un jeu sado-maso, aurait pris peur, refusé de continuer et dénoncé donc un viol.
Ce n’est qu’une hypothèse, faisant coïncider certaines pièces du puzzle, mais que rien, pour le moment, ne crédibilise. On en saura plus au terme, ou au cours, d’un procès qui sera une vraie guerre judiciaire. Mais le rapport qui tourne mal est aussi crédible que la romance du prince charmant et de la belle au bois dormant. Car, il ne faut pas se tromper tout de même, DSK na pas été innocenté par un baiser à Anne Sinclair.


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