Les bloggers ont chez les journalistes un statut un peu particulier : on les critique en public mais on s'inspire volontiers en privé des meilleurs. Dans l'affaire DSK, ils ont joué un rôle on ne peut plus utile. Quelques bloggers mieux informés des pratiques de la justice américaine, comme Arthur Goldhammer ou maître Eolas, ont dés le 16 mai inlassablement opposé à l'émotion et à l'incompréhension des Français (dont la mienne), leur connaissance de la procédure américaine. Ils nous ont inlassablement dit et répété : ce qui lui arrive n'a rien d'exceptionnel et bien loin d'être particulièrement brutale la justice américaine a montré, en cette occasion, qu'elle savait traiter les puissants avec la même rigueur que les faibles ce qui, rappelaient-ils, n'est pas la première vertu de la justice française. Ils ont ouvert la voie aux avocats français inscrits au barreau de New-York (je ne savais pas qu'ils étaient si nombreux) qui ont enfoncé le clou sur un peu toutes les chaines de télévision.
Leur précision a agréablement tranché avec les approximations de la presse professionnelle auxquelles je faisais allusion hier et que Pasca Riché reprend dans cet article de Rue 89.
Ils ont, en cette affaire, servi de vigie et évité que nous ne sombrions dans un nouvel accès d'anti-américanisme primaire. Nous devons à ce titre les remercier. Ce qui n'interdit pas de penser que la justice a eu en cette affaire la main particulièrement lourde et qu'on l'a jugé et condamné dans la presse internationale et notamment américaine DSK un peu vite.