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Le bal des faux-culs

Publié le 21 mai 2011 par Francoisjost

L’affaire DSK est l’occasion, pour les chaînes de télévision, de recourir à ce procédé bien connu en rhétorique qu’on appelle la prétérition, dont j’ai parlé dans Les Médias et nous. Qu’est-ce à dire?

Cette figure consiste, dans le langage verbal, à dire quelque chose en disant qu’on ne le dit pas. Par exemple, quand on produit un énoncé du genre: “je ne dirais pas que ce que vous dites est idiot…”. Appliqué à la télévision, cela donne un spectacle que nous avons vu en abondance ces jours-ci, sur toutes les chaînes, dans le débat, d’apparence éthique, sur le thème “Fallait-il montrer les images de DSK menotté? Les images de DSK durant les audiences?”: d’un côté, on assiste à une condamnation des médias qui ont diffusé avec complaisance des images dégradantes; de l’autre, à la monstration de ces images pour illustrer le propos.

Le procédé est particulièrement hypocrite puisqu’il consiste à désigner les autres comme coupable d’un procédé indigne, tout en se fabriquant un ethos exemplaire et en donnant en pâture aux téléspectateurs les séquences que l’on condamne.

Le procédé est courant à la télévision. J’en ai parlé ici même à propos du Jeu de la peur, qui condamnait la télé-réalité en donnant à voir ces débordements les plus extrêmes. Dans le cas présent, c’est plus grave, bien sûr. Puisque cette monstration contredit la loi qui interdit de montrer une personne menottée en déplorant que d’autres journalistes n’en tienne pas compte. La mise en abyme de l’hypocrisie n’a pas de limite.

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