L’Éducation nationale a étouffé une affaire de viol impliquant un instituteur à Cozes (Charente-Maritime), en 1987. Il a récidivé ensuite.
« J’avais été alerté par le directeur de l’école qui m’a demandé de venir en urgence à Cozes », commence l’ancien supérieur de l’instituteur. « Nous avons demandé une explication à l’instituteur qui a reconnu les faits. Je lui ai alors demandé de quitter l’école. »
Le lendemain, l’inspecteur reçoit les parents de la fillette. « Il nous a dit qu’il avait le droit à une seconde chance », se souvient la mère, 24 ans après. Les parents avaient été convaincus de ne pas déposer plainte par l’instituteur lui-même. Il avait demandé leur « compassion ».
Pressé par les questions de la présidente Nathalie Pignon, M. Daury a reconnu que, s’il avait été « choqué », il n’avait « pas eu conscience » de l’infraction pénale. Un autre mobile lié à la réputation de l’école apparaît néanmoins au détour de cette citation : « Notre petite école se trouvait en concurrence avec une école privée voisine et je craignais qu’un scandale ne vienne perturber son fonctionnement. »
La question avait donc été réglée « au téléphone » avec l’inspecteur d’académie de La Rochelle. Solution retenue : un congé sans soldes pour le fautif. Et c’est pourtant ce même responsable départemental de l’Éducation nationale qui avait demandé à M. Daury de reprendre M. Defraisse à l’école Louis-Bouchet de Royan, à l’orée des années 90 : « Il lui manquait une année pour sa retraite ». Il n’ira pas au bout car, quelques mois après, il sera définitivement exclu après une nouvelle agression sexuelle sur une écolière.
NDLR : On s’interrogera sur la responsabilité pénale ou administrative de l’IA.