Magazine Journal intime

Sacré merdier !

Par Francois Moussirou @LESALONIVRE
Sacré merdier !

On a beau essayé d’avoir des réflexions intelligentes mais la vie est un sacré merdier. Ciel ou nom d’un chien. Je venais d’arriver au terminus de ma ligne de métro. Vaporisé ou motorisé de pollution, l’escalator est en panne. Rien de grave, sinon une habitude. Je prends une autre sortie sinueuse. Cette bonne vieille mairie, je l’apprécie. Un des endroits les plus cool de Montreuil. Le soleil darde toujours ses rayons sur la place de l’hôtel de ville avec des allures de village.

Je dois prendre mon bus qui est toujours plein à craquer de pulsions meurtrières. Ça grouille.J’aicessé de me presser avant de monter. J’attends toujours le prochain. Ce qui m’offre la possibilité d’avoir une place assise. D’ailleurs pourquoi se presser, rien ne m’attends chez moi à part mes morsures de poète qui s’écrivent silencieusement sur les murs avec ma défunte vie que je ne réclame guère. Je suis lessivé par le temps. Sans victoire et sans réalité propre. Je me vaccine à la connerie humaine.

J’essaie de siffler dans mon cœur des mélodies de bonheur. C’est pour cette raison que je m’arrête ici. Sur le banc de l’arrêt du bus 129. Je patiente en croyant qu’il se passera quelque chose. Mais il n’est rien, juste le temps qui consulte mes pensées sans honoraires.Ces jours-ci, il m’importe peu de manger. De toute façon ça rend idiot. Je suis pris d’un dégoût pour je ne sais what au point de péter un watt. A vrai dire il n’y a rien de grave. Juste un état d’esprit qui s’accroche au tableau mordant de l’existence. Et c’est peu dire !

J’allai m’allumer une clope tranquillos tranquillou quand un volcan de paroles se met à tambouriner des paroles dignes d’un best-seller sans ambitions. Comprenez-donc que vous n’avez rien à gagner à les entendre. Mais à peine s’était-elle déjà éclipsée qu’une bouteille de coca allégé au marketing pourpre se met à éclabousser ma léthargique cohabitation avec la société. Petite réalité qui nous vaccine avec la merde. Même pas du pain pour un clochard. Mon intuition, ça ira de pire en pire. Ça n’a pas tardé. A peine monté qu’il me fallait déjà supporter la conversation de miss travaux d’intérêt général et miss soirée "tizz". Je n’irai pas plus loin mais simplement quand vous entendez une personne dire j’étais péter de rire et qu’elle a tout d’en lâcher des grosses moi je dis faut pas déconner. Qu’en plus elle rétorque à son ami qui voulait se boucher les oreilles et les narines que son bâtiment c’est pas l’Afrique ! Je me dis vraiment que la vie est un sacré merdier.

Toutes ces idées se mêlent dans ma tête. Au-delà du fait que rien ne tourne rond dans notre tête il semblerait que tout le langage de l’existence et la poétique du vivant s’articulentautour d’une sorte de bestialité qu’on ne peut guère contrôler. Je suis enfin descendu du bus. Je vais enfin rentrer. Moi aussi je vais pouvoir péter de rire mais loin du monde. Je m’enfermerai solitaire. Dépressif. Lointain. Sans mots. Sans voix. Sans le bruit de la machine au supermarché qui me dit joliment : « vous pouvez récupérer votre monnaie ». Non Mais sérieusement je l’attends toujours mon Monet. Il ne leur viendrait même pas à l’idée de changer cette phrase de merde.

Je vais m’arrêter là vu que depuis que mon site s’appelle le salon-ivre. La planète entière me prend pour un ivrogne. Sacré merdier quand je pense que je ne bois pas plus qu’un étudiant en fac de médecine. Aurait-on oublié que les mots sont une question d’ivresse ?


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